Le moins qu’on puisse dire, c’est que personne n’attendait le Burkina Faso à ce niveau là ! Ils disputeront la finale contre le Nigéria, dimanche 10 février, et même s’ils ne sont pas favoris, ils ont démontré contre le Ghana qu’il faudrait compter avec leur talent. Car le match fut superbe, le plus beau de cette CAN assurément.
Ce n’était pourtant pas gagné pour les Étalons, ce 6 février à Nelspruit, avec un terrain exécrable, sablonneux et dur, une équipe du Ghana de très bonne facture mais surtout un arbitre au dessous de tout. Au point que certains parlent, à mots de moins en moins couverts, de consignes reçues de la CAF pour une affiche plus vendeuse dimanche soir.
Sur le papier, il n’y avait pas photo, mais la victoire en fût d’autant plus méritée et méritoire. Le Burkina avait le ballon et s’efforçait de construire, avec son meneur de jeu Kaboré à la baguette. Mais Pitroipa était trop seul question propreté technique, et les Étalons manquaient de précision, à l’image de Bancé. Le colosse (1,92 m, 96 kg) tutoyait la barre de la tête (53e), mais péchait par précipitation, comme sur ces frappes trop enlevées (103e, 107e), imité avant lui par Nakoulma (31e). Bancé profitait néanmoins d’un trou béant et exceptionnel dans la défense ghanéenne pour égaliser (60e, 1-1), lui qui fût désespéré de voir son tir sauvé sur sa ligne par Afful (112e).
Les Ghanéens, eux, se projetaient plus rapidement vers l’avant, et se procuraient leur lot de situations chaudes. Le gardien burkinabè Diakité devait sortir le grand jeu face à Atsu (84e) et Afful (105e). Il était aussi sauvé par son poteau sur une frappe de Gyan (58e), qui avait perdu un premier duel, excentré, avec le portier (30e).
Cette demi-finale, en fait, a été une histoire de penalties. Et Pitroipa, son héros malheureux. Le joueur de Rennes s’est fait arrêté illicitement dans la surface à deux reprises : dès la 6e minute, puis dans la deuxième période de la prolongation. A chaque fois, l’arbitre n’a pas sifflé ; sur la deuxième action litigieuse, il a même donné pour simulation un carton jaune à Pitroipa, synonyme d’expulsion… Une décision incompréhensible. Entre ces deux faits d’arme, l’arbitre, Slim Jedidi, s’est distingué par d’autres décisions très discutables : un penalty très généreux pour le Ghana (transformé par Mubarak, 1-0, 13e), puis un but refusé au Burkina Faso (105e) pour une faute au moins aussi peu évidente. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’arbitrage était franchement à sens unique.
Rappelons que lors de cette CAN, l’arbitrage fut au centre des débats. Pitoyables pour les uns, falsifié pour les autres, il a de toute façon changé la physionomie de la compétition. La Confédération africaine de football a même du décider, fin janvier, d’exclure les arbitres Koman Coulibaly (Mali), Hamada Nampiandraza (Madagascar) et Jihed Jericha (Egypte) de la compétition suite à des erreurs commises lors de matchs de la phase de poule.
Koman Coulibaly, l’un des meilleurs arbitres du continent a été exclu à cause de ses décisions approximatives lors du match Afrique du Sud-Angola.
L’arbitre malgache, Hamada Nampiandzara a été, lui écarté à cause de sa piètre prestation lors d’Algérie-Togo. Selon le rapport de la CAF, l’arbitre a écourté la rencontre de 7 minutes après la confusion suite au problème de poteau de l’une des cages du terrain de jeu.
Quant à l’arbitre égyptien Jihed Jericha, il est accusé d’avoir sifflé un penalty imaginaire en faveur de la Zambie lors du match Nigeria-Zambie.
Après le «Quatargate», où la Fifa est accusée d’avoir été achetée pour octroyer la Coupe du monde au Quatar, le récent scandale des matchs truqués et le refus systématique de la Fifa comme de la CAF d’avoir recours à la vidéo pour assister les arbitres, les soupçons de triche, ou du moins de consignes d’arbitrage se font de plus en plus insistants. Trop de milliards sont en jeu, accompagnés d’une gestion opaque et douteuse, pour qu’on puisse encore penser que les dirigeants du football mondial soient indifférents aux résultats des matchs.
