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France : Plaidoyer pour la promotion des femmes aux postes de décisions en Afrique

Dans un entretien exclusif accordé à Gabonews.com à Paris, Mme Odette Mouyayou Ndember, cinquième adjointe au maire de Libreville et membre du bureau exécutif du Réseau des femmes élues locales d’Afrique (REFELA) a demandé à tous les dirigeants africains , de promouvoir les femmes aux postes de décisions afin de mieux assurer le développement du continent.

Gabonews (GN) : Qu’est-ce qui justifie votre présence en cette période hivernale à Paris ?

Odette Mouyayou Ndember (OMN) : J’ai conduit une forte délégation gabonaise composée de onze femmes élues locales (quatre conseillères municipales et six mairesses venues du nord, du sud et du centre du Gabon) pour participer à la première conférence internationale des femmes élues locales du monde, sous le parrainage de l’ONU Femmes et présidée par le maire de Paris, Bertrand Delanoé, Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris et Michelle Bachelet, directrice exécutive ONU Femmes du 31 janvier au 1er février 2013 sous le thème « Égalité hommes et femmes ».

GN : Combien de femmes et associations ont pris part à ce grand rendez-vous du donner et du recevoir ?

OMN : Cette conférence a connu la participation de 600 femmes élues locales du monde entier et 112 associations parmi lesquelles le Réseau des femmes élues locales d’Afrique (REFELA).

GN : Qu’avez-vous retenu de cette conférence ?

OMN : J’ai retenu plusieurs choses. D’abord, sans la femme aucun développement ne peut aboutir convenablement. Et les bailleurs de fonds l’ont également compris. Dieu merci. De plus en plus, il y a une imposition voir des sommations de la part des bailleurs de fonds qui imposent dans chaque délégation au moins la présence d’une femme. Ce n’est pas suffisant et depuis un moment d’ailleurs, on parle de parité. Beaucoup des constitutions inscrivent désormais la parité. Ensuite, j’ai retenu l’élan de solidarité de toutes les femmes à travers la déclaration de Paris.

GN : Que dit la fameuse déclaration de Paris ?

OMN : Nous avons interpellé les gouvernements du monde entier à se pencher désormais et efficacement sur la question du genre. C’est bien de parler du genre, mais il faut le matérialiser.

GN : Comment le concept genre est-il perçu au Gabon ?

OMN : Le Gabon est très avancé par rapport à plusieurs pays du continent. Pour preuve, certains pays pensent encore à créer un ministère de la condition féminine. Au Gabon la femme occupe une place de choix. C’est d’ailleurs à cet effet que j’ai élargi l’association des femmes élues locales du Gabon au niveau des femmes chefs des quartiers et des villages car ce sont des femmes tributaires du pouvoir régalien au niveau des villages et quartiers. Elles sont d’ailleurs appelées auxiliaires de l’Etat. C’est donc un pouvoir important qu’on a tendance à ravaler au second plan. Au Gabon, ce sont les femmes qui sont à la tête de la Cour constitutionnelle et du Sénat. Elles sont présentes au gouvernement à l’Assemblée nationale tout comme au Sénat. N’oublions pas que c’est une femme qui a géré avec succès la transition après la mort du président Omar Bongo Ondimba en juin 2009. Ce que femme veut Dieu le veut. Nous avons réussi cette transition et aujourd’hui le Gabon est cité comme exemple car nous avons maintenu la paix sur toute l’étendue du territoire national. D’autres pays gagneraient en intéressant les femmes comme gestionnaires des transitions pour maintenir la paix dans le monde.

GN : Malheureusement au Gabon la pauvreté a toujours un visage féminin.

OMN : Oui c’est vrai ! Mais au Gabon, pays de paix, nous avons cette chance d’avoir un président qui accorde plus d’importance à la femme. Récemment il a demandé aux responsables des partis politiques pour que désormais on inscrive un quota de 30% en ce qui concerne la participation des femmes et des jeunes lors des élections politiques. Son épouse Sylvia Bongo Ondimba, au lendemain de l’élection de son mari, a fait de la sécurité de la femme son cheval de bataille. Partout dans le monde elle défend la cause de la veuve et de l’orphelin.

GN : Un message de fin pour boucler cet entretien ?

OMN : Que les dirigeants africains comprennent enfin la nécessité de promouvoir les femmes africaines aux postes de décisions pour mieux assurer le développement socio-économique du continent. Que la femme africaine sorte de son sommeil et de sa léthargie et qu’elle se batte sans relâche pour accéder aux postes de décisions afin de faire bouger positivement les choses. Seule la lutte libère et je suis consciente que la femme africaine finira un jour par voir le bout du tunnel et faire avancer le continent.

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