Les abords de la capitale syrienne subissent de violents bombardements depuis deux jours, alors que de nouvelles fissures sont apparues dans l’opposition.
Depuis deux jours, de violents combats opposent l’armée syrienne aux rebelles dans la banlieue de Damas, notamment dans les quartiers périphériques sud et est, réputés pour être des places fortes de l’insurrection. Les combats les plus violents se sont déroulés à Jobar, un carrefour de communication stratégique dont le contrôle est essentiel pour accéder au centre de la capitale.
Les forces gouvernementales ont répondu aux attaques lancées par les insurgés dans les banlieues par une «offensive généralisée». Les bombardements des périphéries de la capitale syrienne sont «les plus violents» depuis des mois, selon des témoignages d’organisations non gouvernementales.
Des violences ont également secoué la ville de Palmyre, au centre du pays. Dix-neuf membres des services de renseignements ont trouvé la mort dans un double attentat suicide à la voiture piégée.
«Faux plat»
Plus de 60.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit entre les groupes rebelles et le gouvernement syrien, il y a 22 mois. «L’érosion militaire du régime se poursuit, mais à un rythme plus lent qu’avant» explique un diplomate européen spécialiste de la région. Presque deux ans après le début de la guerre, le régime de Damas est toujours alimenté en armes et en fonds de l’étranger. La situation, estime le diplomate, ressemble aujourd’hui à un «faux plat». La question se pose: «Une révolution peut-elle se débarrasser, dans un pays non homogène, sans intervention extérieure, d’un régime de ce type, qui fut longtemps très structuré?».
Cette nouvelle éruption de violence intervient au moment où des fissures sont apparues au sein de l’opposition, qui avait réussi une laborieuse unification à l’automne dernier. Soutenu par Washington, par la Ligue arabe, par la Russie et par l’Iran, le chef de la Coalition de l’opposition a fait une offre de dialogue au régime de Damas. Le gouvernement n’a pas répondu, mais le Conseil national syrien (CNS) principale composante de l’opposition, a opposé une fin de non-recevoir à l’initiative. Le CNS estime que le régime de Bachar el-Assad ne peut tomber que par les armes, pas par la négociation. La «révolution syrienne» ne peut pas, insiste le CNS, devenir «otage de compromis internationaux».