Les policiers de l’Office centrale de répression de la grande délinquance financière français (OCRGDF) ont perquisitionné un ensemble de deux villas appartenant à la famille Bongo, à Nice, sur la côte d’Azur. La justice française enquête depuis trois ans sur le détournement de fonds publics africains, blanchis en France sous la forme d’acquisitions immobilières, par trois dirigeants, feu Omar Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo) et Teodoro Obiang Nguema (Guinée-Equatoriale).
Cette perquisition qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête sur des biens mal-acquis a été menée par des policiers de l’Office central contre la délinquance financière, de la Division économique et financière, de la Plate-forme d’identification des avoirs criminels et d’un magistrat, dans le but de faire l’inventaire des mobiliers de ces propriétés de feu Omar Bongo Ondimba, mais aussi d’en établir les propriétaires actuels. Les deux juges parisiens qui enquêtent dans le cadre de l’affaire dite des «biens mal acquis» tentent de déterminer si l’argent qui a servi à l’acquisition de ces villas appartenait à l’État gabonais.
Aujourd’hui, il est difficile de savoir qui en est le propriétaire précise RFI. A en croire l’avocat du président Ali Bongo, ce dernier n’a jamais fait la moindre acquisition immobilière en France. Il n’est donc pas «concerné par cette affaire de villas niçoises», affirme Maître Maisonneuve. Sauf que les biens de feu le président Omar Bongo sont actuellement regroupés dans une indivision, en attendant que soit réglée la succession. Près d’une trentaine d’enfants et de parents proches du défunt président figurent dans cette succession et l’on ne sait pas pour l’instant qui doit hériter de ces villas.
Visiblement, après avoir perquisitionné l’hôtel particulier à Paris de Teodorin Obiang, fils du président équato-guinéen, en février 2012, les enquêteurs s’intéressent maintenant aux biens du président gabonais décédé avant, certainement, de porter leur dévolu sur ceux du président congolais Sassou Nguesso.
Sherpa, l’une des ONG, à l’origine de la plainte sur les biens mal acquis, a exprimé sa satisfaction, par la bouche de sa déléguée générale, Maud Perdriel-Vaissiere : «C’est une très bonne nouvelle. C’est ce que l’on demande depuis plusieurs mois, que le travail des juges soit élargi à l’ensemble des familles dirigeantes qui avaient été visées par la plainte.»