Aristide Pambou Moussounda, condamné à perpétuité, qui avait affirmé à la barre qu’il avait agi à la demande du Sénateur qui lui avait promis 20 millions de francs s’il lui rapportait les organes génitaux d’une jeune fille, devrait incessamment être l’objet d’une poursuite judiciaire de la part de Gabriel Eyéghé Ekomie, sénateur de Komo-Kango, qui a perdu son immunité parlementaire pour les besoins de l’instruction de ce dossier.
Cette histoire qui a fait la une des journaux est loin de trouver son épilogue. Après le meurtre de la jeune Beverly Bilemba Mouanguela, le 28 février, et la dénonciation en mai 2012 de sieur Eyéghé Ekomie, peine à se démêler correctement. Il a fallu des enquêtes, des auditions, des consultations des acteurs de la justice et de la Cour constitutionnelle ainsi que de nombreux reports des décisions qui devraient permettre au sénateur de se mettre à la disposition de la justice.
Malgré la volonté de ses pairs de lui porter, même involontairement, main forte, le Sénat a fini par lever l’immunité parlementaire du sénateur du Komo-Kango, Gabriel Eyéghé Ekomie, le 24 décembre 2012. Une grande première pour le Gabon, tout le monde ayant douté de la volonté réelle des sénateurs à suivre les recommandations du juge et du ministre de la Justice.
Depuis, tout le monde attend de voir ce que la justice fera de cette opportunité. Si jusqu’ici les chosent semblent piétiner du côté de la justice, le sénateur, lui prépare sa défense. Le journal satirique La Griffe du vendredi 15 février 2013 indique que le sénateur «veut poursuivre son «calomniateur» sur les chefs d’accusation de «dénonciation calomnieuse et atteinte à l’honneur».
Entre temps, le Tribunal correctionnel de Libreville a annoncé qu’«avant de dire le droit, le tribunal fixe à la somme de 50 000 francs CFA le montant que devra consigner Gabriel Eyéghé Ekomie auprès du greffe en chef. L’examen de cette affaire qu’après paiement de ladite somme.» Une somme qui fait sourire.