Quelques jours après le mouvement d’humeur lancé par les étudiants de l’université Omar Bongo (UOB), les pensionnaires de l’École normale supérieure (ENS) sont, eux aussi, entrés dans la danse le 14 février à Libreville.
Pour exprimer leur mécontentement, les grévistes ont simplement barricadé l’entrée et bloqué l’accès de leur établissement afin d’attirer l’attention sur leurs revendications et les promesses qui n’ont pas été tenues par la tutelle. On est bien loin ici du mouvement beaucoup plus radical de leurs «frères d’armes» de l’UOB, même si les forces de l’ordre étaient également présentes sur les lieux.
Les étudiants de l’ENS réclament notamment «le rétablissement des bourses des licences 3 qui auraient été amputées de près de 100 000 francs CFA ; la reprise immédiate et inconditionnelle des cours pour les licences 2 qui n’ont toujours pas démarré ; la fixation de la date des élections du bureau de la mutuelle et l’affectation d’un local au dit bureau ; l’effectivité du wifi, l’électrification et la climatisation des salles ; le renouvellement des ouvrages à la bibliothèque».
Concernant les bourses, il se raconterait dans les couloirs de l’ENS que les bourses de licence 3 passeraient de 630 000 à 450 000 francs CFA par trimestre. «A partir de la 2e et 3e année, les étudiants ne sont plus considérés comme des boursiers, mais comme des enseignants-stagiaires. Nous fonctionnons donc en mode pré-salaire, que nous percevons après 3 mois. En 3e année, le pré-salaire est évalué à 210 000 francs par mois, soit 630 000 par trimestre», a expliqué un étudiant dans Gabon Matin.
Les grévistes exigent également «l’application normale du LMD comme l’indique la loi N21/2011 du 14 février 2012». Alors que ce système ne prévoit nullement une 4e année pour le cycle de licence, «les responsables de l’établissement ont fait comprendre qu’au terme de la 3e année, il fallait faire une année de professionnalisation qu’on appellerait L4 pour certains et, L5 pour d’autres. Nous voulons suivre le circuit normal, nous ne voulons pas de L4, ni de L5», a indiqué le même étudiant.
Le 8 février dernier, les étudiants avaient déposé au secrétariat général qui assure l’intérim de la direction générale cette liste de revendications. Depuis l’élection de l’ancien directeur général de l’ENS, Dieudonné Meyo Me Nkoghe, à l’Assemblée nationale lors des dernières législatives partielles, ce poste est resté vacant, ce qui serait à l’origine du retard constaté dans le traitement des dossiers. Par ailleurs, les étudiants ont prévenu que «ce jour n’est qu’un avertissement, plusieurs autres actions pourraient être menées si dans l’immédiat rien n’était fait».
La pression s’accentue autour du gouvernement qui, après moult promesses sans lendemains, semble être dos au mur. Par ailleurs, de la grève des enseignants des universités à celle des étudiants de l’ENS, en passant par le mouvement des étudiants de l’UOB, le ministre de l’Enseignement supérieur est resté relativement discret. Séraphin Moundounga préparerait-il l’une sortie dont il a le secret ?