Confronté à une augmentation sans précédent du braconnage d’éléphants dans ses parcs nationaux, le Gabon, à travers un communiqué du ministère de l’Intérieur, vient de décider de l’interdiction des fusils et des cartouches de calibre 375 et 458.
Une semaine après le communiqué de la présidence gabonaise qui s’alarmait de ce que plus de 11 000 éléphants ont été tués dans le seul parc de Minkébé au Gabon depuis 2004, le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de l’Immigration et de la Décentralisation, a diffusé, ce 15 février 2012, un communiqué à travers lequel, s’appuyant sur l’Arrêté N° 004/ MISPID daté du 14 février 2013, il «décide de la suspension de vente de fusils et de munition de type 375 et 458, destinés à la grande chasse sur toute l’étendue du territoire national.»
On note, en effet, dans de nombreux ouvrages de chasse que le «calibre 458 WM minimum» est l’un des plus recommandés pour la chasse à l’éléphant tandis que le calibre 375 est conseillé pour toute chasse au gros gibier, notamment le grizzli dans les pays polaires et, pour les pays africains, le buffle, le rhinocéros mais aussi l’éléphant pour un tir à moins de 150 m.
Le communiqué du ministère de l’Intérieur souligne que «les sociétés agréées dans la commercialisation de cette catégorie d’armement et de munitions sont assujetties à la stricte observation du présent arrêté», avant d’indiquer que «le Commandant en Chef de la Gendarmerie Nationale, le Commandant en Chef des Forces de Police Nationale sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’application des dispositions de l’arrêté sus visé».
Ce communiqué arrive à point nommé et n’est certainement que l’une des premières mesures que prend le gouvernement pour endiguer le trafic d’ivoire qui risque d’exterminer à jamais les éléphants du Gabon, plus grande réserve restante d’éléphants de la forêt équatoriale.
Selon Joseph Okouyi, conservateur à l’Agence nationale des parcs nationaux, pour la seule période du 16 au 23 janvier dernier, 17 braconniers ont arrêtés dans la partie gabonaise dite du Tridom (Dja-Odzala-Minkébé), une zone à cheval entre le Gabon, le Cameroun et le Congo, lieu de prédilection des chasseurs clandestins d’éléphants. Selon le WWF, la hausse vertigineuse de la d’ivoire dans des pays comme la Thaïlande et la Chine pousse les braconniers à chasser les éléphants à des niveaux jusqu’ici inconnus.
