Les enseignants membres de la Convention nationale des syndicats de l’éducation nationale (Conasysed), à l’issue d’une assemblée qui s’est tenue le samedi 16 février 2013 à Libreville, ont décidé de renoncer à la grève générale qui était prévue pour ce lundi 18 février. Après l’appel au calme et à la négociation du Premier ministre, Raymond Ndong Sima, les enseignants privilégient dans un premier temps les négociations avec le gouvernement.
Les enseignants qui menaçaient d’entrer en grève ce lundi 18 février 2013 ont finalement choisi de passer par les négociations et de voir avec le gouvernement comment il était possible de résoudre les problèmes posés. Ils ont décidé d’écarter l’option d’une grève dans les établissements primaires et secondaires pour obtenir de meilleures conditions de vie et de travail.
Le 29 décembre 2012, la Canasysed avait lancé un premier préavis de grève, avant d’accorder un délai supplémentaire au gouvernement pour lui permettre de trouver des solutions à leurs réclamations. Le 2 février 2013, ne voyant rien venir, le syndicat avait décidé de relancer un nouveau préavis. Une façon de contraindre le gouvernement à donner satisfaction à son cahier de charges.
Leurs revendications portent notamment sur les situations administrative et salariale de près de 850 enseignants du pré-primaire qui continuent de percevoir un salaire de 80 000 francs CFA par mois, le paiement de la prime d’incitation à la fonction enseignante (Pife) et aux ayant-droits oubliés en 2012, ainsi que le paiement des arriérés de salaires et de la Pife 2010-2011 aux leaders syndicaux. Les enseignants souhaitent également qu’on s’attarde sur la situation des écoles dans la province de l’Ogooué-Ivindo, au nord-ouest du Gabon. Pour eux, dans cette province, il se produit un «génocide» intellectuel qui ne dit pas son nom dans la mesure où les écoles de cette localité manquent de tout pour accomplir décemment leurs missions.
Outre ces points, ils exigent également le paiement des rappels, l’adoption et l’application du décret valorisant les taux de vacations aux examens et concours.
Durant l’assemblée générale de samedi dernier, les enseignants ont accepté de passer à la table des négociations. «L’assemblée générale a décidé qu’il n’y aura pas de grève», a déclaré Marcel Libama, le modérateur adjoint de la Conasysed, qui a ajouté que «le préavis de grève est suspendu puisque le premier ministre Raymond Ndong Sima a accepté de négocier».
Les négociations devraient, dans ce contexte tendu, démarrer mercredi 23 février avec le premier ministre. Cependant, une autre assemblée générale se tiendra le samedi suivant pour faire le point.
Si les enseignants du secondaire semblent accorder un temps de répit au gouvernement, dans le supérieur, les deux syndicats dont le Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec) et la Force de réflexion d’action pour l’enseignement supérieur (Frapes) ont, quant à eux, durci le ton. Leur grève, entamée il y deux semaines, se poursuit alors que les négociations en cours butent sur de nombreux points.