Libreville, la capitale du Gabon, pays engagé dans la dynamique de conservation et de valorisation de ses écosystèmes, a, au moment où des chiffres des plus alarmants révèlent le massacre de près de 11 000 éléphants dans sa seule région de Minkébé (nord), du fait d’actes barbares de braconnage sur la période allant de 2004 à ce jour, abrité le vendredi 15 février dernier, une Assemblée Générale mixte du Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale (RAPAC) . A-t-on constaté.
Pour le président sortant du RAPAC, Samy Mankoto, l’Assemblée Générale ordinaire de sa structure a décidé du recadrage de son mandat et son statut sur la base des recommandations de sa deuxième revue institutionnelle, organisationnelle et financière réalisée par un cabinet extérieur. Dans cette même logique, une Assemblée Générale extraordinaire s’est tenue le même jour dans l’après midi pour, a-t-il renchéri, modifier son statut juridique d’Association de droit gabonais à celui d’une organisation sous régionale admise à l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) dans la catégorie des organisations internationales.
Cette Assemblée Générale mixte, qui a fait suite à la tenue la veille, de la 22ème session annuelle ordinaire du Conseil d’Administration du RAPAC, s’est tenue, rappelons le, deux jours après la 2ème session du Comité de pilotage d’ Ecosystèmes Fragilisés d’Afrique Centrale dans sa 5ème phase (ECOFAC V/CEEAC) qui a constaté la montée en puissance croisière de sa mise en œuvre.
A en croire des analystes de la vie environnementale, cette rencontre revêt une grande importance et ce, à plusieurs égards. En effet, elle s’est tenue au moment où les différents Etats de la sous-région tirent la sonnette d’alarme en vue d’une mobilisation massive en faveur de la lutte contre le braconnage.
Crée en 2000, le RAPAC est un organisme qui s’occupe des aires protégées en Afrique Centrale, essentiellement dans le Forêt du Bassin du Congo (Gabon, Cameroun, Congo, Guinée Equatoriale, Tchad, São Tomé-Principe, RDC et RCA).
Ce Réseau vise l’amélioration de l’état et de la gestion des aires protégées de l’espace de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) ainsi qu’à leur valorisation. Dans ce cadre, il contribue à la collecte des données sur la biodiversité et des données socioéconomiques dans le contexte de la mise en place de l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale (OFAC). La stratégie adoptée par le RAPAC pour atteindre ses objectifs consiste à choisir quelques sites pilotes de démonstration, réservoirs de la biodiversité, laboratoires du changement climatique et instruments de planification de l’espace dans chacun des huit pays membres. Le RAPAC compte actuellement 82 aires protégées, parmi lesquelles 33 Sites Pilotes dont 6 réserves de biosphères reconnues au titre du Programme MAB de l’UNESCO et 8 classées sur la Liste du Patrimoine Mondial.
Pour la mise en œuvre de son plan d’action, le RAPAC développe une collaboration étroite avec des partenaires intéressés et impliqués dans la conservation de la biodiversité.
Notons que les travaux de l’Assemblée Générale mixte du RAPAC ont été ouverts par Antoine Ndongou, Directeur de Cabinet du Ministre gabonais en charge des Eaux et Forêts. En présence notamment, des Représentants du Secrétaire Exécutif de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, du Secrétaire Exécutif de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), de l’Ambassadeur, Chef de Délégation de l’Union Européenne (UE) au Gabon, en RDC et à Sao Tomé-Principe, ainsi que celui de la BAD.
Les recommandations pertinentes sont très attendues par les autorités compétentes des pays de la sous-région en vue de développer des synergies nécessaires à l’amorce d’un véritable combat contre ce fléau qui, de plus en plus, impacte négativement sur l’intégrité desdits Etats.
