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Le Snec ne lâche rien !

Deux semaines après l’ouverture des négociations, gouvernement et enseignants des universités et grandes écoles n’ont toujours pas trouvé de terrain d’entente. Une des résultantes de ce blocage est la poursuite de la grève initiée depuis le février par le syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec).

A la faveur d’une conférence de presse organisée le 16 février à Libreville, le président du Snec, Jean-Remi Yama, a annoncé que son syndicat poursuivait son mouvement d’humeur motivé par le retard de la revalorisation salariale promise par le chef de l’État décembre 2011, et qui devait être effective en janvier 2012.

Justifiant la revalorisation salariale exigée par les enseignants, Jean-Remi Yama explique : «Notre corps comprend quatre grades. Par ailleurs, nous sommes le seul corps à être toujours évalué à l’international. Ainsi, nous avons deux corps qui nous ont servi de référence, à savoir les magistrats et les militaires. Étant donné que nous sommes un corps d’élite, nous voulons que ceux qui sont en fin de carrière, chez nous, reçoivent des privilèges à hauteur des magistrats et des militaires hauts gradés».

Or, soulignant que la satisfaction des salaires des enseignants soulèverait la problématique de l’équité en matière des traitements payés par l’État à l’ensemble de ses agents, le Premier ministre Raymond Ndong Sima avait jugé juste, à l’ouverture des négociations, de «veiller au maintien des grands équilibres en faisant faire, par les services du ministère du Budget, des simulations qui présentent une vue globale des salaires versés par l’État à l’ensemble de ses agents».

A ce sujet, Jean-Remi Yama a indiqué que la commission mise en place pour résoudre la crise, a fait remarquer que l’incidence sur la masse salariale des propositions des enseignants et chercheurs serait de près de 17 milliards de francs CFA par an. Alors que le gouvernement a fait une proposition de 2 milliards, les grévistes, eux, ont revu leur position en s’accordant sur un montant de 11 milliards. C’est visiblement sur ce point que les négociations ont été interrompues entre les deux parties.

«Si on estime que 11 milliards d’incidence financière c’est trop cher payé pour ce contrat, nous attendons donc la réponse du gouvernement. Qu’à cela ne tienne, deux jours après d’intenses négociations, celles-ci ont été interrompues. Face à cela, l’assemblée générale poursuit donc son mouvement, jusqu’à satisfaction totale de notre revendication. Je tiens à souligner la patience des enseignants et chercheurs depuis 2009. Ces derniers sont restés trois années durant sans annoncer de grève illimitée. Ayant passé 13 mois sans résultat, suite à l’annonce du président de la République, nous ne pouvions plus rester indifférents», a indiqué le président du Snec, relayé par Gabon Matin.

Par ailleurs, le syndicat a fait part de sa volonté de trouver une issue à ce qui s’apparente de plus en plus à un bras de fer avec le gouvernement. «Notre volonté n’est pas de briser notre outil de travail. Nous avons accepté de mettre de l’eau dans notre vin. Certes, nous sommes déterminés, mais nous restons ouverts à la négociation», a conclu Jean-Remi Yama. Le gouvernement sait ce qui lui reste à faire.

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