La Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag), filiale du groupe minier français Eramet, procède actuellement à d’importants travaux de réhabilitation du chemin de fer sur les zones où ont été enregistrés des déraillements de trains marchandise. Le chantier fait partie d’un vaste programme qui intègre également des aspects sociaux.
La série de mesures annoncée en 2011 par Henri Jobin, directeur général de la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) en vue d’enrayer les déraillements de trains de marchandises survenus cette année-là, a été amorcée. L’entreprise a consulté des cabinets européens qui lui ont proposé des solutions techniques en vue de remettre en état près de 5 km de chemin de fer comportant les défectuosités qui obligent les trains au ralentissement et ont parfois provoqué des déraillements.
Selon Jean Télésphore Ella Nzé, directeur du trafic, «actuellement, une solution test est en cours de réalisation. Elle consiste à battre des pieux d’acier en dessous des rails qui vont toucher la roche-mère, de petits ouvrages d’arts vont ainsi être crées qui seront enterrés sous le ballast. Ce qui permettra de stabiliser la voie sur les 47 zones instables et corriger les défauts de construction de la ligne sous laquelle le remblai, au moment de la construction, a parfois été réalisé avec des matériaux dégradables.»
Spécialisée en traitement des sols, géothermie, sondages, forages et fondations spéciales, l’entreprise française Steurbaut Forage a commencé l’implantation de ces pieux d’acier en dessous des rails. Le procédé a fait ses preuves ailleurs dans le monde sur des autoroutes, des pistes d’aéroports ou des vieilles voies de chemin de fer. Dès la semaine prochaine la Setrag va annoncer des nouveaux horaires pour les trains voyageurs. Ce qui lui permettra d’assurer le trafic ferroviaire par alternance pendant que s’effectuent ces travaux qui vont durer trois mois et qui resteront ensuite à vérifier par satellite et avec le trafic de trains lourds. «Si en phase d’expérimentation, la technique revient à 500 000 euros pour les premiers 500 m, ce coût devrait être ramené à la baisse au terme de la courbe d’apprentissage», indique Henri Jobin, directeur général de Setrag.
D’importants remblais ont également été réalisés sur des zones où les rails étaient déjà au bord de ravins créés par l’érosion. Si Henri Jobin annonçait, le 22 juin 2012, que la Setrag allait investir 30 à 40 milliards de francs CFA par an durant les trois prochaines années pour la rénovation de la ligne de chemin de fer, l’acquisition de matériel neuf et l’amélioration de l’exploitation, il est à noter, parallèlement, que le volet social enregistre lui aussi des changements.
Se voulant entreprise citoyenne, la Setrag a entrepris, en effet, des travaux à portée sociale. On note, par exemple, que la gare de Ntoum aux alentours de laquelle ont été enregistrés des faits de criminalité (braquages, viols, etc.) a été dotée d’un éclairage public. 32 lampadaires alimentés par des panneaux solaires ont été installés dans les rues adjacentes, au bonheur des populations de la zone. Un procédé qui sera étendue à toute la cité abritant les cheminots. De même, six maisons de passage en bois mais d’un confort des plus modernes sont en voie de construction dans les gares secondaires où se relaient les travailleurs. De même, un programme étalé sur cinq ans vise la construction de 350 villas destinées aux agents de maîtrise des gares de Booué, Lastourville, Moanda et de Ndjolé où les premières sont en passe d’être livrées.
Par ailleurs, sous la houlette du DRH, Edgard Obame-Ndemezock, une négociation sur les accords d’établissement a démarré 13 février qui porte sur les dispositifs sociaux internes, les primes et indemnités alors même qu’il y a un an une nouvelle convention collective a été adoptée. Ces chantiers engagent résolument Setrag dans la voie du développement et de la modernisation de son outil de production dans un secteur en pleine mutation.