Les habitants de Belle-Plaine, un quartier de Port-Gentil, somment la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) de rembourser plusieurs dizaines d’appareils électroménagers endommagés par une hausse de tension qui lui est imputable. Pour manifester leur colère, ils ont déposé les dits appareils au siège de la société.
Quartier situé à l’Est de la ville de Port-Gentil, dans le prolongement du 3e arrondissement, «Belle-Plaine» est depuis toujours en proie à de nombreuses difficultés : la route, l’électricité et l’adduction d’eau potable, pour ne citer que celles-là.
Ces derniers jours, les habitants de ce quartier sous-intégré se sont retrouvés, plusieurs jours durant, sans électricité. Et pour cause, «un camion de Satram, une société de place, a déconnecté sur son passage les câbles desservant l’électricité à la zone. La responsable de la société a sollicité les services de la SEEG pour remédier à la situation. Mais, à notre grande surprise, le travail réalisé n’est qu’un rafistolage. Raison pour laquelle, tout a cédé en endommageant plusieurs dizaines d’appareils électroménagers», a expliqué Renauld Mouketou, un habitant du quartier.
Face à la forte revendication, la SEEG, aux dires de la population du quartier qui se sont rendus nombreux avec les appareils endommagés, a demandé de remplir un formulaire de demande de remboursement qui a été déposé le jeudi 22 février. Dubitatives, les personnes concernées pensent qu’il s’agit simplement d’un subterfuge visant à gagner du temps et qui s’embourbera dans les méandres des procédures. «Si les délais de remboursement ne sont pas respectés, nous passerons à la vitesse supérieures», a fait savoir Renauld Mouketou, sans toutefois préciser la stratégie arrêtée pour faire plier le fournisseur d’électricité.
Des nombreux cas isolé du genre sont régulièrement signalés à Port-Gentil, mais aussi à Libreville et dans le reste du pays : suite à une coupure de courant, et à des surtensions lors du rétablissement de l’électricité, certains citadins perdent leurs appareils électriques restés branchés sur le secteur. Mais l’absence de culture de la poursuite judiciaire, l’incroyable inertie des services juridiques de la SEEG et leur capacité à faire traîner les affaires en cours font que les usagers en sont pour leurs frais.