On pensait que l’accalmie s’était enfin installée à la fédération gabonaise de cyclisme (Fegacy), après plusieurs années tumultueuse, mais cette instance fédérale pourrait traverser, dans les jours à venir, une nouvelle crise.
A la faveur d’une conférence de presse organisée le 20 février à Libreville, Thomas Franck Eya’a, président sortant de la Fegacy, a dénoncé la démarche de l’Union cycliste internationale (UCI) qui foulerait aux pieds ses propres statuts. «En septembre 2010, j’ai fait mon assemblée générale élective et j’ai obtenu quitus pour mon rapport financier et moral. Au moment de passer aux élections, le ministère de tutelle est venu interrompre la séance. Finalement, les élections n’ont pu avoir lieu. Un mois après, le ministère confie la gestion de l’élection au Comité olympique gabonais (COG), en violation des textes», a expliqué Thomas Franck Eya’a, relayé par Gabon Matin.
Curieusement, a-t-il poursuivi, «l’UCI envoie une lettre confidentielle au COG pour dire qu’il est d’accord avec la démarche du ministère, c’est-à-dire s’ingérer dans le fonctionnement de la Fegacy. Alors que l’article 3 b des statuts de l’UCI ne l’autorise pas. Ayant constaté cela, j’ai écrit à l’UCI et j’ai saisi les tribunaux, en l’occurrence le conseil d’État, qui est habilité à juger les actes posés par le gouvernement. Après deux ans de procédure, le conseil d’État m’a donné raison, et m’a réhabilité. C’est-à-dire qu’il a annulé la décision qui a permis au COG d’organiser les élections au cours desquelles Maurice Nazaire Embinga a été élu».
A l’analyse de ces propos, Thomas Franck Eya’a est donc toujours le président de la Fegacy, dont il réclame d’ailleurs le fauteuil. A cet effet, il compte bien saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS) à Genève, en Suisse, pour être dédommagé de ce préjudice. Par ailleurs, le président «légitime» de la Fegacy entend régler ses comptes avec Maurice Nazaire Embinga qui «s’accroche à son poste. Je porterai plainte contre Monsieur Embinga pour cessation de trouble et non-exécution d’une décision de justice au tribunal correctionnel.
La création, en 2006, de la Tropicale Amissa Bongo a marqué la montée en puissance de la Fédération gabonaise de cyclisme qui, avant cette date, était une instance sans problèmes, peu enviée car sans gros intérêt. Bien entendu, les fonds débloqués autour de cette compétition y sont pour beaucoup. Ce n’est pas la première fois que je fais appel au conseil d’État. En 2001 et 2007, cette même instance m’avait réhabilité à mon poste, personne ne s’était opposé. Aujourd’hui, comme il y a une mine d’or appelée Tropicale Amissa Bongo, on ne veut pas respecter la décision de l’État», a conclu Thomas Franck Eya’a.