Le gouvernement, à travers l’adoption d’un projet d’ordonnance portant réorganisation des transports fluviaux et lagunaires et des opérations de cabotage sur le territoire gabonais, vient de tuer son opérateur de trafic de personnes et de biens vieux de 35 ans, la Compagnie nationale de navigation intérieure (CNI), pour donner vie à une toute nouvelle structure chargée de relever les défis de l’émergence en matière de transports fluviaux, lagunaire et maritime.
Le Gabon à travers le projet d’ordonnance portant réorganisation des transports fluviaux et lagunaires et des opérations de cabotage sur son territoire, vient de décider d’internationaliser sa compagnie nationale de navigation intérieure. Cette décision dispose que l’organisation des transports par voie d’eau couvre désormais les transports maritimes, fluviaux et lagunaires assurés par l’État, dont l’exploitation est confiée exclusivement à la société dénommée Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale, en abrégé CNNII, agissant en qualité d’armement national.
Adopté à l’issue du conseil des ministres du 22 février 2013, le projet d’ordonnance mettant en place la nouvelle compagnie entraîne la disparition de la Compagnie nationale de navigation intérieure (CNI) créée par l’ordonnance n° 35/78/PR du 15 Avril 1978.
Placée sous la tutelle technique du ministère chargé des Transports, la CNNII a pour objet, selon le communiqué final, le transport des marchandises, de fret liquide, gazeux ou solide ainsi que des personnes par voie maritime, fluviale et lagunaire, la consignation, la manutention, la représentation, le courtage, la location, l’entretien, la concession d’achat, de vente, de location, de réparation de bateaux et engins de transport par voie d’eau. Mais également, la prise de participation directe ou indirecte dans toutes les opérations ou entreprises ayant un objet similaire ou connexe, et d’une manière générale toutes les opérations mobilières, financières ou commerciales se rattachant à l’objet social de la société. Elle comprend, pour son fonctionnement, un conseil d’administration et une direction Générale.
On se demande toutefois, si le secrétariat général du conseil des ministres songe parfois à consulter ses archives. Car, selon le site internet de la défunte compagnie, fraîchement tuée, «suite aux réformes institutionnelles initiées dans le cadre du plan de relance adopté en mars 2005 par le gouvernement, le nom de l’entreprise a évolué devenant alors Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) […] L’adjectif international a été ajouté pour coller aux nouvelles ambitions de la CNI qui projette de se lancer à la conquête du marché sous-régional (Douala, Malabo) et ouest-africain (Lomé Cotonou)», précise le site. On se demande donc pourquoi, depuis 2005, le sigle CNNII n’était pas utilisé et pourquoi on y revient avec un Décret qui semble faire double emploi.