Échaudés par le décès de celui qu’ils pensaient être un des leurs, les élèves du Lycée technique national Omar-Bongo (LTNOB) ont entrepris le 21 février une marche de protestation qui s’est soldé par un affrontement avec les forces de police nationale.
Les «manifestants» étaient convaincus que la victime la bavure policière du 19 février, au cours de laquelle un jeune homme a été battu à mort par des éléments de la police, était un apprenant du «Capo» (Centre d’apprentissage professionnel d’Owendo – nom du Lycée technique de Libreville durant les années 60). Le groupuscule, composé d’une centaine d’élèves, a donc marché en direction du poste de police d’Owendo avec la ferme intention de s’en prendre aux agents.
Les velléités de vendetta ont pu être étouffées grâce à la présence d’esprit du commissaire qui a dépêché des équipes d’intervention. Mais c’était sans compter avec la détermination des jeunes qui ont lancé des pierres et des projectiles obligeant les policiers à riposter avec des bombes lacrymogènes en vue de circonscrire le mouvement.
Un quiproquo qui a fait plus de peur de mal. «Le jeune homme qui est mort est en réalité le frère aîné de l’élève Kenny Ngoboukaly, élève en classe de terminale F4b au LTNOB. Mais en parcourant le journal, les élèves du LTNOB ont pensé qu’il s’agissait de leur condisciple de classe, alors qu’il n’en est rien», a déclaré le proviseur du LTNOB, relayé par l’AGP. Une information confirmée par Kenny Ngoboukaly, frère cadet du défunt.
«Mon frère a été tué par les éléments des FPN en patrouille dans la nuit du vendredi à Nzeng-Ayong. A sa sortie du travail aux alentours de 2 heures du matin, Ferri Ngoboukaly Egnala décide de s’arrêter à Nzeng-Ayong, non loin de l’échangeur, dans un bar pour consommer une bière. Aussitôt arrive une équipe des FPN, qui ordonne à la gérante de fermer son bar et de monter dans leur véhicule pour être conduit au poste», a expliqué le frère du disparu.
Selon Kenny Ngoboukaly, son aîné aurait demandé d’être remboursé d’autant plus qu’il n’avait pu obtenir la bière. Toute chose, semble-t-il, qui a été mal perçue par les éléments des FPN qui l’ont roué de coups, le plongeant dans le coma avant qu’il ne rende l’âme à l’hôpital militaire. Les cours sont actuellement suspendus au sein du LTNOB.