C’est le court-métrage de Nadine Ostobogho, « Dialémi (elle s’amuse) » qui a été le premier film gabonais projeté à Ouagadougou cette année, avec de réelles chances de succès et salué par la critique notamment pour la prestation de ces comédiens.
C’est au cinéma Nierwaya que les cinéphiles ont pu découvrir ce film de la réalisatrice gabonaise. Parmi eux, le ministre gabonais de la communication, Blaise Louembé et le Directeur Général de l’Institut Gabonais de l’Image et du Son, Imunga Ivanga. Il est en compétition officielle dans la catégorie court-métrage et constitue l’une des chances du pays pour la récompense finale, « l’étalon de Yenenga ».
Le Film : elle s’amuse
C’est l’histoire d’un sculpteur qui vit seul, en bordure de mer. Il a entre ses mains un bloc de ‘Pierre de Mbigou’ qu’il travaille tout au long du film pour « accoucher » d’un buste féminin. Ce matériau qui est spécifique au Gabon est en effet souvent utilisé pour la sculpture de bustes de femmes. Le film plonge les cinéphiles dans une tension intérieure de l’artiste qui est tantôt interrompu par des arrivées soudaines de personnes dans son atelier, tantôt en panne d’inspiration. Jusqu’à cet après midi où arrive une jeune dame. Elle ne lui est pas inconnue. Elle n’arrive même pas par surprise. La scène qui suit rappelle simplement que l’amour est une source incommensurable d’inspiration. C’est alors que la pierre prend définitivement forme et que l’artiste atteint la plénitude.
La réalisatrice : Nadine Otsobogho
« C’est déjà une joie d’être ici au FESPACO…je suis contente, je suis heureuse », nous a confié à la sortie de la première projection de son film. C’est bien là toute la personnalité de cette jeune réalisatrice, elle est positive. Nadine Otsobogho est une passionnée qui cherche à raconter des histoires, à les dévoiler, à les faire vivre. « Dialémi » est son premier court-métrage, après une série de documentaires dont « Escale à l’école du sable », « Patrick A ‘le geste’ » ou encore « il était une fois Naneth ». Dans ses œuvres, elle tente de déployer l’imaginaire, la vie intérieure et la rencontre des humains.
Un acteur : Laurent Owondo
Il tient le rôle du sculpteur dans ce court-métrage et déjà sa prestation le consacre comme un artiste. L’homme est icône de la culture gabonaise. D’abord parce qu’il a donné à la littérature une œuvre dont des générations d’écrivains et de lecteurs se souviendront toujours : « Au bout du silence ». Ensuite parce qu’à travers ce rôle, l’homme s’installe dans le cinéma comme un acteur dont la sensibilité artistique est naturelle, au point de la manifester même dans le rôle qu’il assume pleinement. Laurent Owondo passe ainsi du papier à l’écran, sans jamais oublier qu’au fond il est d’abord un artiste.