Le Gabon vient de se doter d’une Agence de régulation des marchés publics (ARMP) chargée d’encadrer le système de passation, de développer la formation et de sanctionner les irrégularités. Une décision forte pour une économie saine en voie de diversification, alors que le FMI vient de conclure ses consultations sur plusieurs notes positives.
Par l’adoption d’un projet d’ordonnance en Conseil des ministres, le gouvernement gabonais vient de décider de créer une Agence de régulation des marchés publics. Dotée d’un Conseil de régulation, d’un secrétariat permanent et d’une agence comptable, donc armée d’une autonomie administrative et financière, l’ARMP a pour mission d’assister les autorités dans le cadre de la définition des politiques et l’élaboration de la réglementation en matière de marchés publics, de former les acteurs de la commande publique, de mettre en œuvre des procédures d’audits techniques indépendants ainsi que la sanction des irrégularités constatées et enfin d’assurer le règlement non juridictionnel des litiges nés à l’occasion de la passation et de l’exécution des marchés publics.
Décidé à faire valoir ses atouts dans le contexte régional, engagé dans une ambitieuse stratégie de valorisation de ses ressources naturelles et intellectuelles, tourné résolument vers le marché international, le Gabon progresse dans la modernisation de ses outils publics de pilotage, enregistrant avec satisfaction les conclusions des consultations 2012 publiées par le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), par l’entremise de la Note d’information au public N°13/20.
Ainsi, avec un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 6% en 2012, l’ambitieux programme du Gabon émergent d’ici 2025 pose les fondations solides pour le développement du pays. Ces bons résultats sont partiellement tributaires de la tenue à un niveau élevé des cours du pétrole et de l’augmentation des exportations de manganèse, mais l’institution relève que « la croissance hors pétrole devrait rester vigoureuse grâce à l’apparition de nouvelles sources de croissance, notamment dans les zones économiques spéciales ».
La diversification en marche
Ces signaux positifs seront consolidés au-delà de l’année 2012 grâce à la poursuite des investissements publics massifs et l’accroissement de l’activité hors pétrole – en nette progression – notamment les industries extractives et la transformation locale du bois suite à l’interdiction d’exportation des grumes. Les fondamentaux macroéconomiques actuels permettent de penser que les équilibres budgétaires du pays seront maintenus et que le budget de l’État gabonais sera globalement équilibré à l’horizon 2017, malgré l’augmentation du déficit non pétrolier à court terme.
Le maintien de la politique des réformes structurelles se poursuit dans le sens de l’amélioration du cadre des affaires au Gabon. L’attractivité fiscale du pays – avec la baisse du taux d’imposition des entreprises de 35% à 30% – participe de la détermination du pays à créer un cadre favorable au développement du secteur privé, créateur d’emploi. Le FMI encourage l’État gabonais à persévérer dans cette direction et indique, qu’ ‘‘il est crucial d’opérer des réformes dans l’éducation et sur le marché du travail pour mieux faire correspondre l’offre et la demande d’emploi’’. Cette politique doit être fortement appuyée par une maîtrise efficace de la subvention des produits pétroliers et l’élargissement de l’assiette de l’impôt hors pétrole.
La maîtrise du taux d’inflation autour de 3% en moyenne annuelle, et la subvention de certains produits de consommation courante pour lutter contre la hausse des prix alimentaires, démontrent la volonté du gouvernement de faire face à la précarité des ménages gabonais. Ces engagements sont conformes à l’analyse des experts du FMI selon lesquels « il est nécessaire d’accroître l’investissement et les dépenses sociales ».
« Les investissements publics massifs continueront d’améliorer les infrastructures et les autorités envisagent de prendre sans tarder des mesures pour améliorer le climat des affaires et le marché du travail », indique la note du Fonds. Une analyse inscrite dans le sens de la dynamique nationale impulsée par le président Ali Bongo Ondimba pour le Gabon d’aujourd’hui – celui des comptes à l’équilibre, de la diversification des partenariats, des investissements directs étrangers, de la croissance du hors-pétrole – et celui de demain.
GN/13