Une dizaine de jours après le mouvement d’humeur des étudiants de l’École normale supérieure (ENS) qui emboitaient le pas à la grève de ceux de l’Université Omar-Bongo, ces derniers sont remontés au créneau pour une rengaine qui traduit l’état stationnaire de leurs sempiternelles revendications.
Le 25 février 2013, dès 10h, le boulevard Léon Mba qui passe devant l’université Omar-Bongo (UOB) était à nouveau pris d’assaut par les étudiants de cet établissement supérieur. De part et d’autre de son portique, appelé «grand portail», ont été dressés des barricades de fortune avec des chaises usagés, des branchages et quelques pneus dans le but d’entraver la circulation des véhicules. Loin de le «faire sans raisons», ainsi que l’indiquait l’un des manifestants, l’objectif était, comme de coutume, de faire entendre certaines revendications qui, pour la plupart, étaient les mêmes que celles du 11 février 2013 dernier.
Si la dernière grève avait pour principales causes les nombreuses promesses non tenues, aussi bien par les autorités universitaires que par l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) et les traitements inégaux quant à la distribution des bourses aux étudiants, la nouvelle ébullition de l’UOB est l’expression d’un certain nombre d’«incertitudes» plus ou moins justifiées par la lenteur observée quant à la réaction des autorités interpelées depuis deux semaines.
En battant à nouveau le pavé 25 février, la Ligue estudiantine des droits de l’Homme, après une énième assemblée générale sous la mythique place de l’arbre à palabre, annoncée par des affiches la veille, a souhaité «dénoncer avec opiniâtreté que la dignité de l’étudiant s’est progressivement dégradée» et réitérer par la même occasion le besoin de voir les choses enfin s’arranger dans cette université où les cours sont pour la plupart arrêtés depuis quelques semaines en raison de la grève initiée par le Syndicat national des enseignants chercheurs (SNEC).
Le versement intégral des bourses aux étudiants bénéficiaires aura encore été, sans surprise, la principale requête des étudiants, alors que 11 jours auparavant, ils avaient déployé le même scénario vindicatif pour déplorer que l’ANBG payait désormais en plusieurs tranches le trousseau scolaire de 90 000 francs CFA, au lieu d’un seul versement comme toujours. De même, ils se plaignaient des retards de traitements des dossiers de bourses de certains de leurs condisciples et du mauvais fonctionnement du restaurant universitaire. Un cycle devenu interminable.