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Le Gabon finalement exclu de l’EITI

Menacé d’en être exclu depuis quelques années pour non respect des règles de ce groupe d’intérêt, le Gabon vient de gagner son éviction de l’Initiative pour la Transparence des industries extractives (EITI) à laquelle il avait pourtant adhéré de plein gré en 2004. Une déroute qui sonne comme un refus de faire connaitre ce que rapporte au pays la rente minière et pétrolière.

Réuni ce mercredi 27 février à Oslo (Norvège), le conseil d’administration de l’Initiative pour la Transparence des industries extractives (EITI) a décidé de la radiation du Gabon pour non respect des règles de l’organisation, a indiqué Marc Ona Essangui, coordonnateur national et membre du Comité de pilotage International de la coalition «Publiez ce que vous Payez» (Publish What You Pay – PWYP). Motif : le pays n’a pas respecté le rythme de publication des rapports indiqué par l’ITIE.

Les seuls rapports produits à ce jour concernent les exercices 2004, 2005 et 2006 et l’EITI n’a eu cesse de déplorer l’escamotage des rapports portant sur les années suivantes. Avec l’arrivée des nouvelles autorités, les choses semblaient renter dans l’ordre avec la publication, en septembre 2012 après quatre ans de laxisme, d’un rapport portant sur les années 2009-2010. Mais la section gabonaise de l’initiative avait déploré qu’en fait de rapport il n’avait été question que d’une projection PowerPoint portant sur les années 2009-2010, alors qu’on attendait le rapport 2008. La situation en est restée là. Le point avait d’ailleurs fait l’objet d’un article sur Gabonreview intitulé «Transparence des industries extractives : le Gabon chipote sur les règles».

Pour rappel, en juin 2011, le Gabon avait obtenu une prolongation, pour 18 mois, de son statut de «pays candidat». Il avait donc jusqu’en décembre 2012 pour se mettre à jour. Mais rien n’a été fait dans ce sens. Visiblement, les autorités gabonaises sont réfractaires à la transparence sur les redevances minières et pétrolières, impôts sur le revenu des entreprises, primes et diverses autres contributions des compagnies qui travaillent dans leur pays. Un rapport de l’EITI avait d’ailleurs indiqué que le gouvernement gabonais reçoit 25 % des dividendes des ces sociétés. La question maintenant est de savoir si cette inertie coupable est le fait du gouvernement lui-même ou de l’insouciance des personnes chargées d’effectuer ce travail. Pour le moment, aucune communication officielle ne permet de se forger une idée sur ce point pourtant crucial.

L’EITI a été lancée en 2002 par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Elle a pour objectif principal d’encourager la transparence dans les opérations budgétaires des États et permet une meilleure information du citoyen sur les versements effectués par les compagnies pétrolières, d’une part, et les sommes encaissées par l’État, d’autre part.

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