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Trafic d’ivoire : arrestation d’un sous-préfet fournisseur d’armes et de munitions

Alors que l’on dénonce, depuis quelques mois, l’importance de la vitesse avec laquelle les éléphants sont décimés au Gabon, des personnalités, et non des moindres, continuent de s’adonner au braconnage. C’est le cas du sous-préfet de Bolossoville dans le département du Haut-Ntem (nord), Athanase Edou Mebiame, qui a été arrêté le samedi 2 mars 2013 pour présumé trafic illégal d’ivoire. Treize autres personnes ont également été arrêtées ces trois dernières semaines dans la même région.

Ce représentant de l’autorité centrale s’est spécialisé, pour augmenter sa fortune, dans le trafic des défenses d’éléphants. Pour y arriver, il armait en personne les braconniers avec munitions et. Ensuite, indiquent des sources policières, il mettait son véhicule de service à leur disposition pour le transport vers le Cameroun voisin. Le pot-aux-roses a récemment été découvert par l’ONG Conservation Justice et le Fonds mondial pour la nature (WWF).

Selon le communiqué rendu public par ces organisations non gouvernementales, «le suspect a avoué à la police qu’il était impliqué dans l’abattage d’éléphants et le commerce illégal d’ivoire, et qu’il utilisait des biens publics pour s’enrichir personnellement».

Une étude menée conjointement par le gouvernement gabonais, l’organisation de défense de la vie animale WWF, et la société de conservation de la faune estime que deux tiers des éléphants de forêt du parc de Minkebe, situé au nord-est du Gabon, ont été tués depuis 2004. Depuis cette date, le braconnage a ainsi tué plus de 11 000 éléphants dans le pays. Une amplification du phénomène imputée à la hausse de la demande d’ivoire en Asie.

Malgré le tollé qu’avait occasionné cette sortie médiatique, dénonçant ce massacre à grande échelle, l’implication de cette autorité locale montre où cette accélération du trafic prend sa source. Car, la corruption aidant, il faudra encore beaucoup de travail et de détermination pour sauver les quelques 80 000 éléphants qui restent dans les forêts tropicales gabonaises

La campagne internationale de sensibilisation pour lutter contre le braconnage et le trafic illégal de la faune a déjà conduit à la saisie de 24 défenses d’éléphants, de deux carabines 458 et d’un fusil de calibre 12.

Le sous-préfet Edou Mébiame est encore gardé à vue. Il sera présenté devant le juge mardi ou mercredi prochain.

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