La Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil a lancé ce 11 mars 2013 de manière officielle, l’ouverture de la première session criminelle de l’année judiciaire en cours. Avec une vingtaine d’affaires inscrites au rôle, ce rendez-vous des inculpés avec la justice prendra fin le 19 mars prochain.
Après Libreville, Lambaréné et Oyem le tour est à la Cour d’appel judiciaire de la capitale économique gabonaise, Port-Gentil, de sièger pendant une semaine, conformément à une formalité légale prescrite par l’article 204 du Code de procédure pénale, au rythme des condamnations des sanctions allant jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité.
Pendant huit jours, les magistrats de la Cour d’appel de Port-gentil, dans la province de l’Ogooué Maritime, vont devoir statuer sur des affaires liées notamment aux viols, aux agressions et aux meurtres.
Il s’agit de 25 affaires inscrites sur le rôle : quinze viols sur mineures de moins de 15 ans, cinq crimes de sang, une tentative d’assassinat, un incendie volontaire, une association de malfaiteurs, une contrefaçon de billets de banque, un trafic d’enfants.
Pour cette session qui enregistre un record inquiétant de viols sur mineures, il faudra s’attendre, selon le procureur général, Guy Serge Yakamambou Djipano à des réquisitions d’une sévérité sans pareil afin de lancer un message fort à la société.
Après Libreville et l’affaire de trafic d’enfant Pygmée, la capitale pétrolière devra, pour une première fois, se pencher sur un cas similaire. Un résultat à inscrire à l’actif des services sociaux qui se battent sur ce front depuis cinq ans.
Si cette session a le mérite de se tenir et, peut-être, de dissuader d’éventuels délinquants, il n’en demeure pas moins qu’on est loin du compte. La population gabonaise aimerait voir passer à la barre les commanditaires des crimes rituels, ou crapuleux suivant la dénomination que certains tiennent absolument à leur donner. Pour certains, qui ne croient plus à l’équité de la justice, les décisions rendues à l’issue de ces cérémonies de lutte contre l’impunité relèveront nécessairement de «deux poids, deux mesures».