Après la célébration de ses 45 ans, Le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) organisera son deuxième congrès post-Omar Bongo, certainement du 28 au 30 mars 2013 à Libreville. L’organisation de ces assises échappe complètement aux membres actuels du Secrétariat exécutif tandis que le discours prononcé par Faustin Boukoubi, son secrétaire général, laisse désormais place à la supputation.
Le PDG vient de consacrer six jours aux manifestations commémorant le 45e anniversaire de sa création. Les festivités ont culminé, le mardi 12 mars à la Cité de la Démocratie à Libreville, avec la présence du président de la République, Ali Bongo Ondimba, président de cette formation politique, mais aussi de son épouse Sylvia Bongo Ondimba, présidente d’honneur de l’Union des femmes du PDG (UFPDG).
Si la manifestation, dans l’ensemble, était modeste et mesurée, elle a le mérite d’avoir classé aux oubliettes les jours fastes des célébrations antérieures à l’occasion desquelles les femmes dansaient durant une journée entière. Cette année, au-delà des différentes manifestations, on aura surtout remarqué le discours succinct du secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi.
Devant toute la haute hiérarchie du PDG réunie et emmenée par son président Ali Bongo Ondimba et son épouse, Faustin Boukoubi s’est tout simplement contenté de souhaiter «un joyeux anniversaire aux véritables militants et militantes du PDG», ajoutant quelques mots pour les femmes de l’UFPDG. Une phrase qui n’a pas manqué d’être retenue par les militants et les observateurs de la politique gabonaise. Les supputations, à ce sujet, ont commencé séance tenante. «Que s’est-il passé pour que le Camarade secrétaire général du Parti prononce un court discours comme ça ?», s’est demandé, ahuri, l’aide de camp d’une personnalité assistant à ces manifestations. On était, en effet, habitué à de longs discours engagés et apologétiques sur les actions du parti et en l’honneur de son président.
Tenant compte du contexte, notamment l’organisation prochaine du congrès de ce groupe fondé le 12 mars 1968 par feu Omar Bongo Ondimba, d’aucuns parlent déjà de bouleversements. «Ça promet d’être houleux», déclare une militante citée par infosgabon.com qui indique que «d’autres soutiennent que Faustin Boukoubi s’est gardé d’un discours du fait de l’approche de cet événement, tout aussi crucial pour l’avenir politique des uns et des autres. Ce qui ne justifie pas le caractère, là aussi, lisse du propos de cet hiérarque du PDG».
On s’attend en effet à des bouleversements et il se raconte qu’Ali Bongo, le «Distingué camarade président» de ce parti envisagerait d’insuffler du sang neuf dans tous les compartiments du siège de Louis. Il a en effet confié la préparation de ce congrès à son cabinet et à des proches, notamment Pacôme Moubelet-Boubeya, secrétaire général du gouvernement, PCA de l’Agence nationale des Infrastructures numériques et des fréquences (Aninf), directeur de cabinet du président du PDG, et Alain Claude Billie Bi Nzé, conseiller politique, porte-parole du président de la République, au demeurant membre du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP).
On s’étonne tout de même qu’à neuf mois des prochaines locales et à quarante mois de la prochaine élection présidentielle, Ali Bongo veuille redynamiser la principale formation politique de la majorité. «2016, c’est déjà demain», affirme-t-on au cabinet politique d’Ali Bongo», a indiqué la lettre d’information Confidentiel Gabon, dans sa livraison du lundi 11 mars 2013.
