spot_imgspot_img

Les trottoirs de Libreville toujours pris d’assaut

lavage-de-voituresDeux années se sont écoulées depuis l’opération «Libérez les trottoirs», instituée par le gouvernement gabonais par l’entremise de l’hôtel de ville. Deux années que les agents de la police municipale se battent contre les mauvaises habitudes de certains commerçants et deux ans déjà que des opérateurs économiques dictent leur loi dans la ville.

Dans l’objectif d’embellir la ville en plus d’y instaurer un minimum d’ordre, les autorités municipales avaient lancé, en août 2011, l’opération dénommé «Libérez les trottoirs» dont l’objectif était de procéder à l’interdiction de toute forme d’activités commerciales au bord de la chaussée. Dans cette optique, des centaines de logements et commerces ont été détruits à Libreville. Les mesures prises par le gouvernement ont été inspirées par le fait que certains individus occupent anarchiquement les trottoirs en y installant leurs commerces ou en y construisant leurs demeures.

A cet effet, des équipes municipales mobiles et des pelleteuses commises à la tâche continuent de passer au crible les coins et recoins anarchiquement occupés. Ainsi, du grand marché Mont-Bouet au quartier Lalala, en passant par les nombreux déménagements effectués sur la nationale, les agents municipaux ont été contraints à la destruction des habitations et des marchandises installées à même le sol et entravant la circulation des piétons. Mais l’opération qui, depuis son entame a connu plusieurs phases d’intervention, semble faire face à plusieurs difficultés pour obtenir des résultats probants.

En effet, nombre de commerçants semblent bénéficier des largesses des autorités municipales tant le phénomène des occupations anarchiques des trottoirs de la capitale gabonaise est à nouveau en vogue, alors que d’autres sont impitoyablement chassés. La multiplication des lavages de voitures dans la ville en constitue un bel exemple. Ceux-ci, disposés pour la plupart aux abords des trottoirs sans respect des normes de sécurité établies par les responsables de l’Hôtel de ville, semblent se construire au mépris des sanctions qu’encourent leurs promoteurs. Alors qu’il a été annoncé qu’une distance de 2 mètres doit être maintenue entre le trottoir et toute autre occupation privée, il n’en demeure pas moins que peu, voire très peu de gérants de «lavages-auto» se soucient réellement de cette norme.

Aussi, face à cette forme de laxisme de la part des autorités municipales, on est tenté de se demander si le concept d’émergence, cher au président de la République, est bien compris par tous ses défenseurs ou s’il s’agit d’un concept à géométrie variable, au gré des intérêts de chacuns, faisant fi des risques encourus par les populations qui, chaque jour, empruntent les voies publiques. Qu’à cela ne tienne, l’opération «Libérez les trottoirs» n’a pas encore eu les résultats escomptés et son action ne devrait pas se limiter aux commerçants de Nkembo ou ceux des échangeurs de Nzeng-Ayong et des Charbonnages.

Sur le boulevard Triomphal Omar Bongo, aux alentours de l’ambassade de Russie, par exemple, les lavages de voitures continuent de s’établir à même le trottoir, alors que le siège de la municipalité se trouve à un tir de flèche de là. La mairie n’encaisserait-elle pas des pots de vin pour laisser ainsi se dégrader l’image de l’une des plus belles voies publiques du Gabon ? Quelle émergence entrevoit l’Hôtel de ville avec de tels paysages, reflets d’une ville sans loi ?

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES