Le Roi du Maroc ne séjournera plus à Libreville les 20 et 21 mars tel qu’annoncé par Alain-Claude Bilié-Bi-Nzé, le porte-parole de la présidence de la République gabonaise. Quelques manquements diplomatiques de la part du Gabon ont amené les Affaires étrangères du Gabon à diffuser un communiqué qui rend ces dates caduques.
Un couac diplomatique, entre le Royaume chérifien et le Gabon, va nécessairement provoquer un bug dans l’agenda de la visite au Gabon de Mohamed VI, annoncé le 10 mars par le porte-parole de la présidence de la République, Alain-Claude Bilié-Bi-Nzé, lors de sa traditionnelle conférence de presse.
Le protocole diplomatique aurait voulu, puisque c’est le Roi du Maroc qui se déplace et qu’il est avant tout question de sa sécurité, que la Maroc annonce en premier ce voyage, le Gabon devait ensuite lui emboiter le pas. Mais la présidence gabonaise s’est empressée d’annoncer le voyage. Ce qui n’a pas plu à la diplomatie marocaine. L’ambassadeur du Royaume du Maroc au Gabon, S.E. Ali Bojji, a été de ce fait été aperçu au ministère gabonais des affaires étrangères, le lendemain de cette annonce, pour une mise au point, selon les sources diplomatiques.
Plus irritant pour la diplomatie chérifienne, Alain-Claude Bilie-Bi-Nzé a annoncé une visite «de travail et d’amitié» alors qu’il est question d’une visite officielle, ainsi que l’a reprécisé, le 13 mars, un communiqué marocain : «Le ministère de la Maison royale, du Protocole et de la Chancellerie annonce que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, effectuera des visites officielles en République du Sénégal, en République de Côte d’Ivoire et en République du Gabon, et ce, à partir du vendredi 15 mars 2013.» Les voyages des chefs d’Etat tiennent en effet en trois catégories. L’entrée de gamme étant la visite d’amitié et de travail. Sur l’échelle des valeurs, celle-ci est suivie de la visite officielle tandis que le haut de gamme est la visite d’Etat. En diplomatie, c’est bien connu, on ne badine pas avec les mots et on ira jusqu’à pinailler pour une virgule.
Pour rester dans la courtoisie diplomatique et revenir au respect des procédures internationales, le ministère gabonais des Affaires étrangères a envoyé Jean-Claude Franck Mendome, son ambassadeur et directeur de la communication, lire un communiqué signé par Henri Bekallé-Akwé, son secrétaire général. «Le ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale, de la Francophonie, Chargé du NEPAD et de l’Intégration Régionale, a l’honneur d’annoncer, à la suite du ministère marocain de la maison royale, du protocole et de la chancellerie que, Sa majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu l’assiste, effectuera une visite officielle en République du Sénégal, en République de Côte d’Ivoire et en République du gabonaise, à partir du vendredi 15 mars 2013. Les dates relatives à la visite officielle en République gabonaise seront communiquées au moment opportun, selon les usages diplomatiques», a annoncé Jean-Claude Franck Mendome, le 13 mars au soir sur Gabon Télévision. Un communiqué qui vient corriger l’annonce du porte-parole de la présidence de la République gabonaise et qui recadre les choses.
Ainsi, le Roi du Maroc ne séjournera plus à Libreville les 20 et 21 mars tel qu’annoncé par Alain-Claude Bilie-Bi-Nzé, mais à des dates qui restent à communiquer. Les sources diplomatiques indiquent que le périple qu’effectue Mohamed VI dans les trois pays d’Afrique francophone cités, va bel et bien commencer ce 15 mars. L’étape gabonaise pourrait conserver le même agenda, mais on en doute. Elle devrait accuser un à trois jours de retard.