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Trafic d’ivoire : une résolution pour traquer les braconniers

000_Hkg8333531_0La Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites), qui s’est achevé ce 14 mars 2013 dans la ville de Bangkok, a connu un relatif succès avec l’adoption par la communauté internationale d’une résolution devant permettre de déterminer l’origine des défenses d’éléphants menacés d’extinction sur la planète.

L’éléphant d’Afrique, victime d’un braconnage sans précédent depuis l’interdiction du commerce planétaire de l’ivoire en 1989, était une des stars de la réunion de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites), qui se tenait depuis le 3 mars dernier à Bangkok. Cette espèce en voie de disparition, massacrée pour son ivoire dans le but de fabriquer, en Asie, des objets de luxe, des statuettes et des babioles, vient d’obtenir un acte de protection consistant à déterminer l’origine de ses défenses.

Adopté par les 178 pays membres de la Cites, cette décision qualifiée de «succès majeur» par le Kenya, concerne les pays réalisant une saisie «importante» (au moins 500 kg d’ivoire). Ces derniers devront mener des tests ADN sur les défenses, à travers un prélèvement des échantillons et les faire analyser dans un délai de 90 jours dans l’espoir d’en savoir plus sur ces syndicats du crime et d’identifier les filières de plus en plus efficaces.

«Pour l’ivoire d’Afrique qui est saisi, que ce soit au Zimbabwe ou en Malaisie, nous pourrons en tracer l’origine (…) et alors concentrer les ressources pour faire appliquer la loi», a déclaré en conférence de presse Patrick Omondi, spécialiste des éléphants de la délégation kenyane.

«Les laboratoires peuvent déterminer assez précisément où les éléphants ont été tués. Cette décision permettra de connaître les points noirs du braconnage, facilitant la protection du reste des éléphants de cette zone», a rassuré Peter Pueschel, du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).

À quelques heures de la clôture des travaux de la Cites, huit pays accusés de ne pas lutter avec détermination contre le trafic d’ivoire ont échappé à des sanctions. Le comité permanent de la Cites avait sommé trois pays d’origine (Ouganda, Tanzanie, Kenya), trois de transit (Malaisie, Vietnam, Philippines) et les deux principaux marchés (Chine et Thaïlande) de soumettre un plan d’action. «Les huit ont manifesté un engagement déterminé à prendre des mesures immédiates et décisives pour combattre le commerce illégal de l’ivoire», a estimé le comité, précisant que tous, à l’exception de la Chine et de la Tanzanie, avaient effectivement présenté des projets précis.

Les réactions de diverses ONG sont tout de même restées en demi-teinte. La communauté internationale a «échoué à protéger les éléphants», emblème de la Cites, a estimé à la clôture un collectif d’ONG comprenant Robin des Bois et Environmental Investigation Agency. Les pachydermes «sont le cœur de la Convention. Mais ce cœur meurt d’une mort lente et douloureuse», a insisté Rosalind Reeve, de la David Shepherd wildlife Foundation.

Selon un rapport publié la semaine dernière par la Cites et d’autres organisations spécialisées de la question du braconnage, le commerce illégal d’ivoire a doublé depuis 2007 et plus que triplé depuis 1998. Il reste, selon ce texte, entre 420 000 et 650 000 éléphants en Afrique. Le secrétaire général de la Cites, Scanlon avait estimé en février que leur braconnage en 2012 serait probablement plus élevé que l’année précédente, lorsque 25 000 individus avaient été abattus.

La conférence a également conclu ses dix jours de travaux par la décision «historique » de protéger des requins décimés pour prélever leurs ailerons, en dépit de pays inquiets pour l’industrie de la pêche, Japon en tête. Le commerce planétaire de cinq d’entre eux (requin océanique, trois requins-marteaux et requin-taupe), menacés par la surpêche, sera ainsi strictement régulé d’ici 18 mois. «C’est le jour le plus important pour l’océan en 40 ans d’histoire de la Cites », s’est réjouie Susan Lieberman, de l’ONG Pew, notant également la protection accordée aux majestueuses raies mantas, pêchées pour leurs branchies.

Autre star de la conférence, le rhinocéros est victime lui aussi d’un braconnage record en Afrique du Sud, qui accueillera la prochaine réunion de la Cites en 2016. La Convention a notamment exigé d’ici 2014 des efforts du Vietnam, un des marchés principaux, et du Mozambique, d’où proviennent un certain nombre de cornes.

Au total, plus de 300 autres espèces, notamment un grand nombre de tortues menacées par le marché des animaux de compagnie ainsi que des bois précieux comme l’ébène de Madagascar, ont rejoint la liste des espèces protégées par la Convention entrée en vigueur en 1975.

En revanche, la proposition américaine d’interdire le commerce international de l’ours polaire a été une nouvelle fois rejetée. Ses opposants ont affirmé que le carnassier était surtout menacé par la fonte de la banquise et le réchauffement climatique.

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