Les Éditions Cenarest, conduites par le professeur Daniel Franck Idiata, ont présenté, le 15 mars 2013 dans le hall du Palais Léon Mba, siège de l’Assemblée nationale, un ouvrage du Pr Marc-Louis Ropivia intitulé «Paul-Marie Indjendjet Gondjout Un pionnier dans la construction du Gabon contemporain». L’occasion pour redécouvrir un défricheur de la lutte pour la démocratie au Gabon.
En présence de sa famille biologique et politique, celui qui fut le premier président de l’Assemblée gabonaise, Paul-Marie Indjendjet Gondjout, de mars 1957 à février 1961, a eu droit à un hommage digne d’un bâtisseur, à travers la présentation et dédicace de sa biographie politique rédigée par le désormais «chargé de penser les plaies de l’université Omar-Bongo», le recteur, Pr Marc-Louis Ropivia. Intitulée «Paul-Marie Indjendjet Gondjout Un pionnier dans la construction du Gabon contemporain», cette œuvre est une invite pour le jeune Gabonais d’aujourd’hui à aller vers l’histoire pure et sans falsification du Gabon pré et postindépendance.
L’auteur du livre nous amène à flirter avec les événements qui ont forgé le Gabon et au cours desquels celui qui fut le fondateur du Parti démocratique gabonais en 1946, puis le co-fondateur du Bloc démocratique Gabonais (BDG) en 1953, après la fusion avec le Cercle mixte gabonais (CMG) de Léon Mba, a su marquer de son empreinte l’«édifice», Gabon et son paysage institutionnel.
Au cours de cet événement, celui à qui échut l’honneur de préfacer cet ouvrage, l’ancien ministre de l’Éducation nationale du premier gouvernement de la République gabonaise dit de l’Union nationale constitué le 12 février 1961, Jean Marc Ekoh s’est interrogé sur «la possible d’avoir encore un jour, un autre phénix comme le président Gondjout ?».
Une interrogation qui ne s’est pas faite sans un coup de gueule, car il ne s’est pas gêné pour fustiger l’attitude du Gabonais à ne pas chercher à connaitre son histoire et celui de son pays. «Lorsque nous sortirons d’ici comme le jour où je sors de la présidence de la République, nous sommes en présence des jeunes qui me disent, je voudrais vous interroger. Pourquoi n’allez vous pas chez des gens qui peuvent vous dire la vérité historique de votre pays ?», a-t-il demandé.
Au sortir de cette commémoration du centenaire de Paul-Marie Indjendjet Gondjout, il importe de se référer à certains écrits de ce «pionnier dans la construction du Gabon contemporain», qui sont résolument d’actualité et peuvent participer à donner une meilleure orientation à l’histoire politique actuelle du Gabon. Quelques extraits de ses écrits qui posent la problématique actuelle du bétail électoral, l’égocentrisme et les machinations politiques machiavéliques, l’intérêt du plus grand nombre et le rayonnement international du Gabon : «Lorsque la fortune politique d’un homme tient entre les mains de compatriotes conscients et honnêtes, méprisant les prébendes et les promesses d’un avenir personnel meilleur, elle peut devenir prodigieuse et efficiente ou très tôt brisée, selon que l’homme est de la trempe de ceux qui le soutiennent, ou selon qu’il joue le jeu qui tend de plus en plus à discréditer certains élus du peuple», «les intérêts généraux après mes intérêts électoraux et financiers». «La véritable élite, unie et convaincue que les problèmes urgents qui se posent à elle ne doivent plus être «passés sous la jambe» doit être vigilante et savoir choisir judicieusement ses représentants pour qu’à l’extérieur l’on ne fasse pas une fausse image du Gabon».
Décédé, il y a 22 ans, celui-ci est le père, entre autres, de Laure Olga Gondjout, ancienne ministre et actuelle secrétaire général de la présidence de la République, de Paul-Marie Gondjout, éminent sociétaire de l’Union nationale, de Vincent de Paul Gondjout, député PDG du 3e arrondissement de Libreville et de Christian Gondjout. Né le 4 Juin 1912, Paul-Marie Indjendjet Gondjout fut le premier vrai leader de la communauté Omyènè après la chute d’Issembè. C’est lui qui a rallié au BDG cette communauté.