Gabon Oil Company (GOC) la compagnie pétrolière nationale, débutera en mai 2013 la production pétrolière du champ d’Obangue, un permis qui appartenait à Addax pétroleum et situé dans la région de l’Ogooué maritime dont Port-Gentil fait partie. Comment en est-on arrivé là ?
Le champ d’ Obangue était préalablement opéré par Addax Petroleum Gabon. Sa perte, sans respect de la législation pétrolière en vigueur, devrait occasionner une baisse de la production du géant chinois au Gabon de 8 000 barils/j. Serains, les dirigeants du groupe Sinopec comptent sur les champs en partage de production avec les autres compagnies pétrolières pour ramener peu à peu la production à son niveau d’antan. Depuis, les dirigeants des autres compagnies pétrolières sont très regardant en matière de législation pétrolière au Gabon et notamment sur les détails des contrats signés avec l’Etat gabonais..
Cet incident traduit, malheureusement et de manière honteuse, un comportement « cavalier » c’est-à-dire discourtois et unilatéral du ministère du Pétrole, de l’Energie et des Ressources hydrauliques. Une situation qui rappelle des pratiques dans un Etat voyou.
Au sein des compagnies pétrolières, « l’incident » n’est pas passé inaperçu et celles-ci envisagent de redoubler de vigilence face au non respect des principes élémentaires qui régissent l’industrie pétrolière.
Les compagnies pétrolières installées au Gabon investissent énormément avec des risque démesurés pour découvrir du pétrole dans « un domaine minier surexploité » depuis de longues années, comme l’avait si bien expliqué Jean-Pierre Cordier, ancien directeur général de Total Gabon.
Les autorités gabonaises parient sur la mise en valeur des champs marginaux – mais aussi sur d’éventuelles découvertes offshore – pour retrouver un niveau de production pétrolière respectable. Ce qui semble presqu’ impossible, les reserves s’amenuisant au fil des ans.
La production pétrolière du Gabon stagne depuis 1980. De 371 000 barils par jour (b/j) en 1997, elle a progressivement baissé pour s’établir à 243 000 b/j en 2007. Depuis, elle tourne autour de 250 000 b/j, selon les statistiques officielles.
À défaut d’une découverte majeure qui permettrait de relancer significativement le secteur, les mots d’ordre du secteur pétrolier gabonais restent pour l’heure la mise en valeur des champs marginaux et l’utilisation de nouvelles technologies ( gaz lift notamment) pour accroître la production des champs matures, rapporte l’hebdomadaire Jeune Afrique.
Le mois de mai devrait marquer le démarrage des activités de production de Gabon Oil Company. Les activités commerciales avaient débuté le 25 décembre 2012, rappelle-t-on, avec le chargement au terminal du Cap Lopez, d’un premier bateau de 650 000 barils de brut de type Rabi.
Si les ouvriers de la GOC (dont des ex-employés d’Addax petroleum) à d’Obangue arborent encore des tenues d’Addax Petroleum, il est fort à parier que la reprise de ce gisement par le ministère du pétrole, notamment, s’est faite de manière précipitée et qu’il faudra attendre encore plusieurs années pour que la GOC acquière l’expérience d’une compagnie pétrolière dans les domaines de l’exploratuion et de la production.
Le site d’Obangue représente une production de 8 000 barils/jour que le gouvernement souhaite porter à 12 000 barils/j en 2014, rapporte-t-on de sources recoupées.
Gabon Oil Company avait été créée en 2011 par les autorités gabonaises. Depuis l’accession du Gabon à l’Indépendance en 1960, l’Etat gabonais a toujours été un spectateur de la production pétrolière opérée sur son domaine miner car toutes les activités de l’exploration à la commercialisation étaient assurées par des multinationales étrangères, à travers leurs filiales installées au Gabon.
Si les majors pétrolier Shell Gabon et Total Gabon observent » la dérive » de l’environnement pétrolier actuel tel qu’il se dessinent à travers la politique qui est imprimée au niveau du ministère de tutelle, il est fort à parier qu’ils ont leur mot à dire, leur connaisance parfaite du domaine pétrolier devrait « mettre tout le monde d’accord ».
A la veille de la tenue du 26 au 28 mars à Libreville du 5e Congrès Africain du Pétrole et Exposition (CAPE V), les patrons des entreprises pétrolières installées au Gabon affichent un scepticisme plus que prudent.