Le président François Bozizé qui était sous l’effet d’un ultimatum de la rébellion Séléka, expiré le 20 mars 2013, a tenté de calmer le jeu à travers la promulgation de deux décrets. Des mesures jugées insuffisantes par les rebelles qui exigent le départ pur et simple du numéro un Centrafricain.
La nouvelle tournure prise par la crise centrafricaine depuis le 17 mars dernier, avec le retrait des membres de la Séléka du gouvernement d’union nationale née des accords de Libreville, vient de franchir une nouvelle étape avec la demande du départ pur et simple du président Bozizé, malgré son acte de promulgation de deux décrets sur les onze points de revendications qu’ils ont soumis au représentant du médiateur.
Selon le porte-parole de la présidence, Gaston Mackouzangba, le premier décret, signé vers en fin d’après midi du 20 mars 2013, par le président François Bozizé, prévoit que toutes les barrières érigées à travers le pays lors de l’instauration du couvre-feu sont désormais levées.
Le second décret prévoit que toutes les personnes arrêtées, détenues ou condamnées depuis le 15 mars 2012 recouvrent leur liberté. Cette dernière mesure de libération s’applique également aux prisonniers politiques et aux prisonniers de guerre, ainsi que toutes les personnes qui ont été interpellées dans le cadre de la récente crise qu’a connue le pays.
Des résolutions qui selon le colonel Oumar Bordas, l’un des porte-parole de la Seleka, arrivent trop tard. «C’est François Bozizé, qui entraîne l’insécurité et les grands problèmes qui sévissent sur le territoire national», fustige-t-il. «Nous avons pour l’instant nos armes au pied, mais François Bozizé sera chassé par les armes. Il n’y a que ça : c’est le canon qui va le chercher», a-t-il indiqué.
À cette nouvelle étape de la crise centrafricaine, la situation semble inquiéter la population Banguissoise et celle des périphéries à double titre, puisque s’il y a combat, ce sera à Bangui. Et à l’allure où vont actuellement les choses, l’affrontement devient de plus en plus imminent, étant donné que le président Bozizé ne compte qu’avec son énergie et l’appui de ses alliés pour terrasser le séléka, qui s’inscrit dans une dynamique du tout ou rien. Toutefois, de la majorité présidentielle à l’opposition démocratique, en passant par la société civile, les responsables ne désarment d’espoir, ils appellent tous à une résolution pacifique de la crise.
«Toutes les parties, et particulièrement la Seleka, qui est un mouvement de rébellion, doivent s’abstenir de pouvoir mener des actions qui sont de nature à mettre en péril cet accord, qui est un gage de paix pour le peuple centrafricain. Le peuple souffre véritablement», affirme ainsi Cyriaque Gonda, président du Parti national pour un Centrafrique nouveau et membre de la majorité présidentielle dans les colonnes de RFI.
«Notre patrie est en danger. C’est pour cela que nous insistons, pour qu’ils fassent appel à la raison. Qu’ils utilisent les instruments juridiques qui sont à notre disposition pour une paix durable pour notre chère République centrafricaine», réclame Gabriel Koyambounou, l’un des leaders des partis de l’opposition.