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Les yeux rivés sur 2016, Ali Bongo consolide sa base arrière Altogovéenne

Ali-Bongo5-640x425Alors qu’on pensait que le président de la République n’a pas besoin d’un fief politique de dimension provinciale, son bastion étant le pays tout entier, les nominations opérées depuis janvier 2013 dans la haute administration et les sociétés publiques, suscitent l’étonnement quand on pense qu’Ali Bongo est connu pour être quelqu’un de totalement détribalisé.

Est-ce la peur d’un soulèvement des cadres de sa province natale ? Est-ce simplement une volonté de consolider sa base-arrière avant la prochaine élection présidentielle ? Alors qu’un grand nombre de cadres du pays sont prêts également à se mobiliser pour le président de la République, on constate, au fur et à mesure qu’approche l’élection présidentielle de 2016, que les cadres originaires du Haut-Ogooué sont les plus promus parmi tous ceux que compte le pays. On croyait être entré dans le «Gabon du partage», on est plutôt dans «les cadres de chez moi d’abord !».

Depuis le mois de janvier dernier, en effet, il ne se passe pas un Conseil des ministres sans que soit promu un cadre altogovéen au détriment de hauts fonctionnaires d’autres provinces qui ne reçoivent même pas de compensation. On compte même des administrations ou des entreprises publiques ayant pour président du Conseil d’administration et directeur général ou pour directeur général et directeur général adjoint des originaires de la province du président.

Les faits parlent d’eux-mêmes : A l’Office national du développement rural (Onader), Paul Steeve Ondzounga, PCA, et Basile Essiélé, DG ; à la Compagnie nationale de navigation intérieure (CNI), François Oyabi, DG, et Gisèle Akouango, DGA ; au Conseil gabonais des chargeurs (CGC), Lucchéri Gayila, PCA, et Liliane Nadège Ngari, DG ; à la Société nationale immobilière (SNI), Juste-Valère Okologo, DG, et Ruffin Ndjambou, DGA2 ; à l’Agence de promotion des investissements et des exportations (Apiex), Nina Abouna, DG, et Lin-François Madjoupa, DGA.

D’autres cadres altogovéens dirigent des régies financières et des entreprises publiques, telles que la direction générale des Services du Trésor (Yolande Okoulantsogo) ; la direction générale des Douanes (Michel Ondinga) ; la direction générale de l’Economie (Ngolo Allini) ; la direction générale de l’Agence des investigations financières (Patrick Assélé Ondjiani) ; la direction générale de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF, Alex Bernard Bongo) ; la direction générale du Fonds gabonais du logement (Christian Bongo) ; la direction générale des Marchés publics (Fridolin Onguinda) ; la direction générale des Hydrocarbures (Alilat Antsélévé Oyima) ; la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), depuis le samedi 16 mars, avec le Dr Désiré Lasségué ; Gabon oil company (GOC) avec Serge Toulékima ; la direction générale du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (Patrick Mikoto). Sans oublier des postes d’adjoints au directeur général comme à la direction générale des Impôts avec un DGA nommé Yannick Mokanda.

A cette allure, plus aucune régie financière ou entreprise publique stratégique n’échappera aux originaires de la province du Président. Dans un pays où les observateurs scrutent et analysent avec une attention particulière les nominations dans la haute administration et dans les sociétés d’Etat, il est illusoire pour les gouvernants de croire que l’opinion n’a pas noté cette présence massive des cadres altogovéens au détriment d’autres cadres du pays.

Depuis le départ de Léon Louis Folquet de la CNI par exemple, aucun cadre de sa province d’origine, l’Ogooué-Maritime, n’a été nommé à une fonction de même type. Au cabinet présidentiel, le départ de Serge-Bertrand Abessolo (ancien directeur de cabinet adjoint) n’a pas été compensé par l’arrivée d’un autre cadre originaire du Woleu-Ntem. D’ailleurs, il n’y a plus de cadre woleu-ntémois à ce niveau de responsabilité au Palais du bord de mer, si l’on excepte toutefois Sylvestre Zué, qui demeure conseiller spécial à la présidence de la République, et Sébastien Ntoutoume, directeur général de la Presse présidentielle. En revanche, on a constaté que Martin Bouguikouma a été remplacé au Palais du bord de mer par un autre cadre altogovéen, Mathias Otounga Ossibadjouo, au poste de directeur de cabinet adjoint. A la Cour Constitutionnelle, le Conseil supérieur de la magistrature présidé par Ali Bongo n’a pas trouvé d’autres cadres que Paterne Sougou et Nestor Mbou, originaires du Haut-Ogooué, pour le poste d’Assistants dans cette institution. Assistant ? C’est le plus haut poste pour un magistrat aujourd’hui.

Seuls les influents postes de directeur général du Budget et de directeur général du Contrôle des ressources et des charges publiques ne sont pas dévolus à des originaires du Haut-Ogooué, mais Yves Fernand Manfoumbi et Jean-Fidèle Otandault-Adjahou sont réputés proches de Maixent Accrombessi, le directeur de cabinet du chef de l’Etat.

Seul le Conseiller politique, Porte-parole de la présidence de la République, peut dire à l’opinion le fonds de la pensée du président Ali Bongo à ce sujet… Mais selon un professeur de Sciences politiques de l’Université Omar-Bongo, «pour qui veut faire une administration émergente, les seuls cadres altogovéens ne suffiront pas. Il serait bon que l’ensemble des élites gabonaises soit diversement nommé à des postes de responsabilité dans la haute administration, surtout dans les régies financières, et dans les entreprises publiques. À l’heure du partage et de l’émergence, il faudrait éviter toute espèce de frustration». Même à la présidence de la République, certains Conseillers se disent étonnés de ces choix présidentiels.

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