Seraige Kombile, frère aîné de Stackys Seraige Ditengou Maganga, l’étudiant auquel on doit les dos d’âne de l’Université Omar-Bongo (UOB) devant lequel il avait été mortellement accidenté dans la nuit du 11 juin 2011, revient à la charge, avec l’objectif qu’un nouveau procès soit organisé.
Posté devant le portail du palais de Justice de Libreville, à côté d’une toile cirée sur laquelle on peut lire, « Le bas peuple réclame la justice », Seraige Kombile a tenu à manifester une fois de plus son mécontentement, suite au silence qui lui est opposé par la justice gabonaise depuis une vingtaine de mois. Sur les lieux de son sit-in ou stand-up solitaire, il brandi une photographie de son défunt frère et montre, à qui le veut bien, celles du corps accidenté de son défunt frère, de la moto réduite en carcasse après le violent choc ainsi que différents documents lui permettant de soutenir son combat. Gabonreview, alerté, n’a pas manqué de lui posé quelques questions.
Gabonreview : Après avoir manifesté une première fois sur le même lieu, vous y avez été reçu par un procureur. Quelle a été la conclusion de votre entretien ?
Seraige Kombile : La première fois, j’ai manifesté devant le palais de justice de Libreville dans l’objectif de rentrer en possession de certains documents constituant le dossier inhérent au procès que nous avons intenté à Mlle Greta Koumba Mboussou [la personne qui conduisait le véhicule – ndlr], principale responsable de l’accident qui a couté la vie à mon frère, Stackys Ditengou Maganga. Le dossier ayant été bloqué dans le bureau du président du tribunal, 19 mois après la tenue du procès, il m’a donc semblé nécessaire de manifester, et cela a été productif puisque j’ai pu récupérer ces documents constitués pour l’essentiel du procès verbal de la première audience et des photos prises sur le lieu de l’accident. Mais après mon entretien avec le procureur de la Cour d’appel de Libreville, rien de conséquent n’a été entrepris. Il m’a fait des promesses qui ne se sont pas réalisées jusqu’à ce jour.
Pourquoi cette nouvelle manifestation ?
J’ai engagé cette nouvelle manifestation à cause du silence du tribunal. En effet, après avoir été reçu par le procureur de la Cour d’appel, je n’ai pas eu de suite par rapport à la discussion que nous avons eue, et le silence a duré trois semaines. Face à cela, j’ai donc décidé de revenir sur le lieu de ma première manifestation, dans l’espoir que l’ensemble de mes revendications soient prises en compte et qu’un véritable constat de police soit fait car nous ne baisserons pas les bras tant que la vérité n’aura pas été établie sur cette affaire.
Aussi, nous exigeons qu’un autre procès soit organisé en bonne et due forme, en tenant compte de tous les documents que nous avons introduits dans le dossier, et qui aura la particularité de faire entendre aussi bien les différents témoins ayant assisté à l’accident, cette nuit du 11 juin 2011, que l’un des accusés de cette affaire qui, pour l’heure n’a jamais été interrogé : le petit ami de la dame qui a ôté la vie à mon petit-frère.