Avec deux albums et un single à son actif, Roland Mouss qui n’est pas encore une grosse pointure de la musique gabonaise, est néanmoins une figure qui compte sur la scène Port-Gentillaise pour avoir roulé sa bosse dans plusieurs orchestres locaux, en qualité de chanteur principal et interprète, avant de se lancer en solo.
Autodidacte en colorimétrie (science de la mesure des couleurs) automobile, Roland Reteno Moussounda, 37 ans, plus connu comme Roland Mouss, est en effet connu dans la ville pétrolière pour la particularité de sa voix, que l’on dit claironnante. Celle-ci se révèle au milieu des années 80 alors qu’il est scout et accompagne ses chansons en jouant de l’harmonica. «Dans cette organisation, savoir chanter est une qualité non négligeable. On nous expliquait que le chant avait pour rôle d’encourager et d’éveiller l’intelligence des enfants que nous étions», se souvient-il.
Il décide donc de jouer des cordes vocales comme d’autres jouent de la guitare ou du piano. Son talent de chanteur s’affirme au fil des années, en séjournant tour à tour dans les orchestres locaux. «J’ai commercé dans la fanfare du collège Raponda en 1993, avant de séjourner de 1996 à 2005, dans les orchestres, « Africa Mbala », « Be-Pop’s », « Ondouma Système », « Les Fous du Container », « Cafard Jazz », « Force d’Intervention Rapide » et « Nkumb’Anero », où je me suis perfectionné en me frottant aux grands comme Prince Martin Rompavet, Marcel Reteno et les défunts Christian Ayoum, Serge Egniga, pour ne citer ceux-là. Je me suis également rôdé en interprétant les œuvres musicales des grands chanteurs gabonais et étrangers et je me suis affirmé comme chanteur interprète principal dans ces orchestres», explique Roland Mouss.
Fort de cette expérience, il décide de se lance dans une production solo et sort, en 2005, son premier opus, «Abyagou» (c’est pour toi) de 9 titres. Il est remarqué et se retrouve dans la grande compétition musicale l’année suivante. «J’ai été présélectionné en 2006 au Balafons Gabon Music Awards, dans deux catégories «Meilleur artiste espoir en musique de variété» et «Meilleur clip musique de variété». J’en suis sorti avec deux consolations», se soutient-il.
Pour Roland Mouss, chanter c’est faire parler son âme pour véhiculer un message axé sur l’optimisme. Car, selon lui, la foi incite à se passionner pour ce qui est beau, juste et grand, pour tout ce qui est désiré. Face aux nombreux maux de la société, il chante donc, en sa langue maternelle (G’Iloumbou de Sette-Cama) et en français, pour prôner, l’amour, la solidarité, l’égalité et la pratique de l’altruisme. Ce qui se confirme à l’écoute de son dernier album, «Deux l’», qui compte sept titres, produit dans un studio de Libreville. Malgré son bagage culturel aussi cosmopolite que la ville de Port-Gentil, il a choisi de s’investir dans le genre musical dit Tradi-moderne. Une façon pour l’artiste de contribuer à la valorisation des cultures de son pays.
