L’assassinat de l’adjudant-chef Marcel Mayombo dont l’enquête tardait à trouver une issue, vient d’enregistrer un nouveau rebond. Alors qu’il a été assassiné le 14 décembre 2011, la mise aux arrêts de ses présumés coupables vient d’être annoncée.
Le cercueil de l’adjudant-chef Mayombo transporté par ses collègues (Coupure de Journal)
La libération il y a quelques mois de cinq militaires, présumés meurtriers de l’adjudant-chef Marcel Mayombo, par la cour d’appel de Port-Gentil, avait fait monter la famille de la victime au créneau. «Rien de concret», aux dires des parents, n’avait été fait pour rendre justice à ce sous-officier supérieur mort en service. Pour la famille, la justice gabonaise fonctionne résolument à deux vitesses.
L’affaire vient d’être remise sur la table par le journal La Griffe du 27 mars 2013. Le tabloïd indique que les six présumés criminels dont le «Commandant Calixte Bembeleni Rembendambya, le lieutenant Pamphile Moukagni, Alain Didace Nziengui, Benjamin Ndoutoume Ella, Rodrigue Ivoungou et le caporal-chef Nicaise Iwangou», ont été mis aux arrêts.
Parti en manœuvre militaire, le 14 décembre 2011 près de Ndendé dans la province de la Ngounié où se trouve le Centre d’Instruction de la 6e Région militaire de Mouila, l’adjudant-chef Marcel Mayombo n’est jamais revenu avec le groupe dont il faisait partie et qui comprenait de nouvelles recrues.
La Griffe qui indique qu’on en sait un peu plus, explique : «Le 11 décembre 2011, le raid est lancé en pleine nuit. Tout le monde, ou presque, est de la partie : le commandant Bembeleni Rembendambya, les superviseurs, les bleus. On compte aussi, malgré ses réserves à cause de la météo, la présence du capitaine Ivala, médecin du centre. A l’aube, la troupe parvient, toute épuisée, dans le village Nanga. Et là surprise : certains découvrent, parmi eux, la présence de l’adjudant-chef Marcel Mayombo alors qu’il n’a pas pris part à la réunion préparatoire et que son nom n’était pas mentionné sur la liste des participants. Il va de soi que pour s’y incruster, il a forcément reçu un ordre de la part de ses supérieurs hiérarchiques. Lequel ? C’est ce que les magistrats essayeront d’élucider».
Le journal poursuit, «à Nanga, les recrues poursuivent leur formation à travers divers tests. Mais voilà que va survenir une autre surprise : certains examinateurs, pourtant venus à bord d’un véhicule de l’armée, vont retourner à Mouila à leurs propres frais. Une décision qui porte la signature du commandant Bembeleni Rembendambya. C’est à ce moment que certaines recrues et encadreurs, dont l’adjudant-chef Marcel Mayombo, décident d’aller barboter dans la rivière du village. Peu après, tout le monde sort de l’eau. Sauf l’adjudant-chef Marcel Mayombo qui manque à l’appel. Une absence qui soulève l’inquiétude du caporal-chef Nicaise Iwangou. Quelques heures plus tard, il fait part de son angoisse à l’adjudant- chef major Bekosse Moutsinga et au sergent-chef Davy Gildas Magossou. C’est à l’indifférence générale que tout le monde quitte Nanga, à un peu plus de 18 heures, pour Ndendé. Sans l’adjudant-chef Marcel Mayombo et sans que quelqu’un n’ait daigné aller à sa recherche. Le 13 décembre, la troupe arrive à Ndendé au petit matin. On fait l’appel des recrues mais personne ne cherche à avoir des nouvelles de l’adjudant-chef Marcel Mayombo. Et c’est à partir de là que les choses vont se précipiter».
De retour, la hiérarchie ne cherchera à savoir où se trouvait le militaire manquant à l’appel. Ce n’est que sa femme qui s’en inquiétera et lancera le SOS. Ainsi avait débuté cette affaire. En moins de cinq minutes de recherches, le corps de l’adjudant-chef Marcel Mayombo sera retrouvé au bord de la rivière, portant plusieurs mutilations. Confiée au B2, l’enquête vient d’être définitivement bouclée. Si les présumés coupables sont déjà arrêtés, les commanditaires sont encore en liberté. Pourtant, il faut absolument que ce pan de l’affaire soit dévoilé afin que la justice soit pleinement rendue
