Le syndicat National des Enseignants-Chercheurs du Gabon (SNEC) et la Force de Réflexion et d’Actions pour l’Enseignement Supérieur (FRAPES), ont annoncé au cours d’un point de presse jeudi à l’Amphi O de l’Université Omar Bongo leur décision de poursuivre leur mouvement de grève enclenché le 2 février dernier au terme de dix jours de préavis.
L’Assemblée générale de ce 28 mars fait suite au passage du ministre de l’Enseignement supérieur à l’Assemblée Nationale en début de semaine. Interpellé par le député Paul Nang Ndong, Séraphin Moundounga avait notamment affirmé qu’ « il n’y aura pas d’année blanche. Les mesures prises par Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, seront appliquées conformément à la procédure réglementaire, et, au besoin, la procédure législative sera engagée ; le tout, à la plus grande satisfaction des enseignants-chercheurs et chercheurs méritants et dévoués, et au bénéfice des étudiants dont la réussite et l’amélioration du niveau doivent être désormais les objectifs principaux de chaque enseignant » et que surtout « l’attente déjà longue […] est une attente nécessaire. Il ne faut pas précipiter l’accouchement de son épouse parce qu’on a besoin de toucher rapidement des allocations familiales. Cela viendra un jour. Plus la grossesse arrivera à terme, mieux l’enfant à naître sera vivant, viable et beau. Tout ce que le Président de la République décide depuis 2009, s’accomplit toujours. Les preuves sont palpables, dans tous les secteurs ».
Les syndicats considèrent que cette attente n’est pas justifiée et que les promesses du chef de l’Etat en faveur de leur corporation qui est « une corporation d’élite » doivent nécessairement prendre forme. Les enseignants-chercheurs ne comptent pas assumer une éventuelle année blanche et mettent le gouvernement face à ses responsabilités.
Le bras de fer se poursuit donc et les étudiants peuvent demeurer dans leur inquiétude puisque les syndicats annoncent par ailleurs des actions dans les jours prochains, n’en déplaisent à six enseignants qui se seraient désolidariser. Mais pour quel impact sur le mouvement ?