Vêtues de blanc, plusieurs centaines de filles et femmes, issues de partis politiques divers, ont organisé, le jeudi 4 avril, une marche pacifique pour appeler les acteurs politiques à s’entendre et à cohabiter dans le but de préserver la paix et la quiétude sociale en Guinée. La marche qui est partie de l’esplanade du Stade du 28 septembre pour le Palais du peuple de Conakry, a contribué dans une certaine mesure à donner une leçon aux nombreux mouvements et associations féminines affiliés aux partis politiques en Afrique.
Face à la crise sociopolitique qui ne cesse de s’enliser entre pouvoir et opposition en Guinée Conakry, et face à la nouvelle menace de l’opposition radicale de mettre ses partisans dans la rue pour exiger la désignation d’un médiateur international, la Coalition des femmes et filles des partis politiques (CFFPP) a voulu marquer le coup, le 4 avril dernier, en organisant une marche pacifique à travers la capitale guinéenne. La manifestation avait pour ambition de contrer celle que l’opposition projetait d’organiser le lundi 8 avril prochain.
Ainsi, au-delà de leurs différences, des jeunes filles accompagnées de plusieurs femmes de générations diverses et issues de toutes les sensibilités politiques du pays, se sont habillées en blanc, «couleur de la neutralité» dans l’objectif d’appeler les acteurs politiques guinéens, et notamment le gouvernement au dialogue, «à la réconciliation nationale et à la promotion de la paix», comme l’a confié Makalé Traoré, la présidente de la CFFPP au site Afrik.com.
En effet, après avoir bravé l’interdiction de la marche annoncée par le gouverneur de la ville de Conakry, le commandant Sékou Resco Camara, les femmes ont marché pendant près de trois heures. Tout le long du trajet, celles-ci, unanimes, ont dit leur attachement à la nation guinéenne et leur souhait de bouter hors du pays toute forme de velléité : «La Guinée est notre patrimoine commun, préservons-la», pouvait-on lire sur certaines pancartes.
Revenant sur les raisons de la manifestation, Makalé Traoré explique «la marche blanche consiste à inviter le gouvernement, les acteurs politiques au dialogue afin d’empêcher la guerre en Guinée». Et de poursuivre : «Lorsque le dialogue se rompt, le conflit devient possible et avant que cela n’arrive, on a voulu tirer la sonnette d’alarme car les premières victimes des violences sont les femmes. C’est pourquoi, nous appelons le chef de l’Etat à promouvoir la paix et la quiétude sociale».
Par ailleurs, cette marche des femmes Guinéennes se tient au moment où l’opposition dite républicaine et le gouvernement n’arrivent pas à mettre en place le cadre de dialogue politique devant déboucher sur l’organisation des élections législatives qui ont été sans cesse reportées depuis deux ans.
