Le Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) a organisé, du 5 au 7 avril 2013, son 10ème congrès ordinaire avec pour thème « Demain le Gabon, patriotisme pour une nouvelle alliance ». A l’issue du congrès, plusieurs changements ont été opérés dans ce parti de masse. Selon les observateurs, ce dixième congrès du PDG peut être qualifié de congres du nouveau départ. Plusieurs raisons sont évoquées.
La première, est que le renouvellement des structures du parti à tous les niveaux tel qu’annoncé aux congressistes par le Président Ali Bongo Ondimba, a été profondément et largement réalisé.
D’abord, parce que le comité consultatif des sages du PDG est bien une structure nouvelle où se retrouvent les anciens du parti qui en incarneraient donc la sagesse. A ce niveau les noms sont de notoriété publique : Jean François Ntoutoum Emane, Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou, Martin Fidel Magnaga, Idriss Ngari, Paul Toungui, etc.
Ensuite les membres permanents et les membres du bureau politique ont également enregistré un renouvellement des effectifs dans toutes les provinces et surtout une arrivée massive de nouvelles personnalités, ce qui témoigne de nouvelles forces et capacités humaines à la disposition du PDG
Une autre innovation de ce 10e congrès du PDG est la recomposition des conseils nationaux en charge des secteurs et de domaines d’activité précis de la société gabonaise. Ces conseils nationaux marqueraient l’ambition nationale et la visée patriotique que le PDG compte impulser par ces instances et structures internes.
La deuxième raison du nouveau départ du PGD résulte de ce que cette fois-ci, c’est le président Ali Bongo Ondimba qui a lui-même choisi et désigné Faustin Boukoubi au poste de secrétaire général du PDG. Car, comme l’a pensé Faustin Boukoubi, en arrivant au pouvoir en 2009, le président Ali Bongo Ondimba s’est fié au choix de son père le défunt Omar Bongo Ondimba (Président fondateur du parti) en 2008 pour ainsi laisser M. Boukoubi au secrétariat général du parti.
Il s’agit donc pour le député de Pana, d’un nouveau départ, ce d’autant qu’il n’est plus assisté d’une cohorte de secrétaires généraux adjoints, mais de deux seulement, Jean Marie Koumba Souvi et Léandre Zue face auquel en prime, son charisme s’imposerait nettement pour avoir les coudés franches dans la conduite des troupes aux prochaines échéances électorales sous la férule du distingué camarade président.
Certains observateurs auront regretté qu’à l’occasion de ce 10e congres du PDG, l’élection n’ait pas été retenu comme mode de désignation de ses dirigeants, peut être pour éviter le scenario des contestations à la Copé – Fillon lors de l’élection à la présidence de l’UMP en France.
Du point de vue de l’impulsion de la politique générale de la nation, le nouveau départ du PDG est incarné par plusieurs leitmotivs clairement énoncés par le président du parti Ali Bongo Ondimba lors de son allocution.
Ainsi en est-il de ces quelques morceaux choisis : « nous devons réapprendre à servir la patrie plutôt que de nous servir d’elle ; séparer les missions de conception des missions d’exécution comme mode de gestion efficace des missions des services public ; pour les détournements outranciers des deniers publics, instruire les dossiers et, en cas de fraude avérée sévir avec la plus grande fermeté ».
Un autre raison de parler de nouveau départ du PDG est liée aux recommandations du congrès qui devraient être mises en œuvre dans le cadre plus général du fonctionnement de l’Etat. Pour preuve, les questions de pérennisation de la journée du drapeau, de la reconfiguration du Conseil Nationale de la Démocratie (CND) et la transformation du corps des volontaires de l’émergence en corps des volontaires de la nation, relèvent davantage des questions d’intérêt national que partisan.
Il en est de même de la prise en compte du critère de la compétence dans l’accès et la promotion aux emplois et fonctions ; de la remise à plat des systèmes de rémunérations des agents publics ; de la mise en œuvre du panier vieillesse, de l’amélioration de l’accès aux soins assurés par la CNAMGS et de la création de service de gériatrie dans les centres hospitaliers.
D’autres recommandations ont porté sur la gouvernance politique, la gouvernance parlementaire et la gouvernance locale
La gouvernance politique recouvre les questions respectives d’adaptation de la composition du sénat à la population, de renforcement des missions et moyens du CND, les mécanismes de limitation du nombre de partis politique, de garantie de représentativité, de contrôle des états d’adhésion dans les formations politiques et de renforcement des instruments de contrôle et la répression de l’enrichissement illicite.
La gouvernance parlementaire concerne quant à elle, le renforcement des contrôles et enquêtes parlementaires. La gouvernance locale porte sur les questions de décentralisation, de transfert de compétence, le réexamen du découpage électoral.
Un autre raison du nouveau départ du PDG est donc de veiller à la mise en œuvre de ces recommandations.
Bref, le thème « Demain le Gabon, patriotisme pour une nouvelle alliance » aura permis aux congressistes du 10e congrès ordinaire du PDG de débattre des questions plus nationales que partisanes en vue du développement et le bien être de la nation gabonaise.