Après une campagne médiatique réussie, lancée à travers les différents réseaux sociaux, le 20 mars 2013 pour dire, d’une seule voix, non aux crimes dits rituels au Gabon, la population gabonaise acquise à cette initiative se pose des questions sur le silence accablant des autorités du pays quant à la délivrance de l’autorisation de marche sollicitée par les différentes associations qui militent pour la fin de ces pratiques macabres.
Vivre au Gabon devient de plus en plus inquiétant, la population est désormais sur le qui vif, car, il ne se passe plus une semaine sans que l’on ne découvre des cadavres présentant des signes d’ablation d’organes : les yeux, les parties génitales, la langue, le cœur… Les enfants ou des jeunes filles, sont les potentielles cibles de cette ignoble pratique qui se produit dans l’impunité totale.
Les Gabonais s’indignent de plus en plus et pensent qu’il est temps d’appeler le monde entier à mettre la pression sur les autorités locales qui ne font pas grand chose pour que ces crimes dits rituels s’arrêtent. «Je suis, comme tout le peuple gabonais, révoltée par la violence des crimes commis sur les enfants et les jeunes filles, qu’on pense être des crimes rituels. J’espère sincèrement que les pouvoirs publics, avec l’aide des associations, vont pouvoir investiguer pour en savoir plus sur la cause et les coupables de ces crimes», déclarait Sylvia Bongo Ondimba sur sa page facebook.
Voici déjà deux semaines que les «Gabonais du net» et l’Association de lutte contre le crime rituel (ALCR) de Jean Elvis Ebang Ondo attendent l’autorisation du ministre de l’Intérieur, Jean François Ndoungou, pour l’organisation d’une marche pacifique visant à protester contre les crimes dits rituels et pour honorer les victimes. Ce silence dont on ignore les raisons, laisserait cours à plusieurs interprétations qui indiquent notamment que le pouvoir refuserait au peuple la dénonciation de ces crimes, vu que ces actes barbares seraient commandités et entretenus par ces dirigeants pour assurer ou garantir leur position politique et financière.
Comme pour se démarquer de la lenteur qui caractérise les autorités gabonaises quant à l’autorisation à la population d’organiser ladite marche de protestation, les Gabonais de Lyon en France ont pris le devant de la scène, le 6 avril 2013, pour dire «Stop aux crimes rituels au Gabon !», à travers l’organisation d’une marche.
«L’autorisation pour la marche à Libreville n’a toujours pas été accordée ! D’où l’énième report de la date choisie qui est aujourd’hui fixée au 13 avril prochain. Nous rappelons à tous que sans autorisation, la marche ne pourra avoir lieu ! Nous devons tous nous élever contre ces crimes rituels et ne pas laisser la tiédeur nous envahir car ces meurtriers n’arrêterons pas leur sale besogne !», peut-on lire sur la page facebook d’un Gabonais du net.
Dans l’attente d’une réponse favorable du locataire de l’avenue de Cointé, siège du ministère de l’Intérieur, d’autres actions sont menées ici et là par la population gabonaise pour faire entendre son désarroi face à ce phénomène sur le plan international, à l’exemple des pétitions en anglais et en français lancée sur Avaaz.