Face aux meurtres et autres assassinats de jeunes filles à travers le Gabon, et au regard de la décrépitude morale constatée auprès d’une bonne portion de la jeunesse, même scolarisée, la Direction nationale de l’Enseignement catholique a lancé, le lundi 8 avril 2013 à Libreville, une campagne de lutte contre la dépravation des mœurs en milieu scolaire.
Avec la prolifération des débits de boissons aux abords des établissements scolaires, la lubricité des images qui passent sur le petit écran, le déferlement des modes vestimentaires indécents et bien d’autres comportements imités des pays occidentaux, pas nécessairement en adéquation avec le cultures africaines, la débauche des jeunes laisse perplexe. Un changement de paradigmes qui n’est pas sans incidence sur leur comportement au sein de la société. Ainsi, les jeunes, même scolarisés, s’adonnent très tôt à l’alcool et aux substances prohibées, aux relations sexuelles et autres comportement déviants tels que le vol à main armée.
L’exhibition de l’anatomie des jeunes filles, la mise en exergue des protubérances fessières et mammaires, l’alcoolisme et le tabagisme occupent, en effet, la majeure partie des vidéo clips qui passent sur les chaînes de télévision. Pour un pays comme le Gabon, qui doit tout miser sur sa jeunesse, l’avenir que les autorités veulent «en confiance», ne se montre plutôt que très incertain avec cette dépravation des mœurs. Au vu et au su des autorités, les buvettes et les maisons closes poussent comme des champignons. Les films pornographiques se vendent dans les rues comme de banales petites friandises. L’incivisme est littéralement devenu la norme et chacun peut, du jour au lendemain, se permettre les extravagances qu’il veut, pourvu qu’il en ait les moyens.
Récemment, au collègue catholique Calazanz de Libreville, deux élèves se seraient faits renvoyer à cause de la diffusion, par téléphone portable, d’images pornographiques enregistrées à la suite d’un ébat sexuel. C’est donc pour essayer de ramener de l’ordre dans la cité qu’une campagne sera menée, dans tous les établissements scolaires primaires et secondaires catholiques du pays, du 8 mars au 3 mai, selon une information du site Ogooué Infos.
Les organisateurs de cette campagne la présentent comme «une mission de sensibilisation, de moralisation, d’investigation, d’information et d’identification au sein des établissements scolaires». Ce qui devrait leur permettre d’avoir une vue plus claire du problème. Les résultats serviront à la confection d’un «document référentiel sur la dépravation des mœurs dans nos établissements», tel qu’indiqué par le directeur national de l’Enseignement catholique, Dieudonné Paulin Edou Akoé.
Le Gabon veut se hisser parmi les nations émergentes d’ici à 2025. A cet effet, des infrastructures de nouvelles générations sont construits, des réformes sont lancées, des efforts financiers sont effectués, mais pour quel type de Gabonais ? Quelles générations montantes ?