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Uhuru Kenyatta investi sous la menace de la CPI

Uhuru-Kenyatta-investi-le-09-avril-2013Elu de justesse au premier tour en mars dernier avec 50,07% des voix, le nouveau président kényan Uhuru Kenyatta, risque de connaître dans trois mois une sérieuse déconvenue : une accusation de crime contre l’humanité pèse sur lui. En effet, après avoir prêté serment, le mardi 9 avril, dans un stade de Nairobi devant des dizaines de milliers de personnes, sur une Bible ayant appartenu, cinquante ans en arrière à son père, le fils de l’ancien président, Jomo Kenyatta est convoqué à la barre par la CPI.

Cinquante ans après son père, Jomo Kenyatta, le premier président du Kenya, Uhuru Kenyatta, le fils, a prêté serment le 8 avril à Nairobi devant des milliers de Kényans venus célébrer ce moment de liesse qui consacre, quelques semaines après la proclamation d’une élection fortement décriée, leur quatrième président. La cérémonie d’investiture qui s’est déroulée «sous haute sécurité» dans un stade situé à une quinzaine de kilomètres de la capitale a vu la présence de nombreux chefs d’Etat africains parmi lesquels les présidents Ougandais Yoweri Musevini, Sud-africain Jacob Zuma, Rwandais Paul Kagamé, mais également soudanais, Omar el-Béchir, dont l’arrivée et le séjour se dérouleront sans ambages, ainsi que l’a promis le nouveau président lui-même.

Si la présence de tous ces chefs d’Etats africains apparaît comme une certaine valorisation de l’évènement bien qu’aucun président ni ministre européen n’aie souhaité effectuer le déplacement de Nairobi, il n’en demeure pas moins que le statut du président nouvellement investi souffre, comme son pouvoir, d’un manque de légitimité car infesté de doutes et d’accusations aussi bien de la part de ses anciens adversaires que de la part des instances justicières internationales.

En effet, depuis la proclamation des résultats de la dernière présidentielle, Uhuru Kenyatta est contesté aussi bien dans son pays qu’à l’international. Il doit notamment comparaître devant la CPI de la Haye, le 9 juillet prochain. Son vice-président, William Ruto et lui-même sont accusés de crimes contre l’humanité suite aux violences postélectorales de 2007 qui auraient fait plus de 1500 morts et plus de 300.000 déplacés, comme l’indique le quotidien français Le Figaro.

Une situation inédite donc. C’est en effet la première fois dans l’histoire du pays qu’un chef d’Etat soupçonné de crime contre l’humanité par la justice internationale accède au pouvoir. Paradoxalement, Uhuru Kenyatta a tiré profit de cette situation délicate en exploitant la méfiance des Kényans à l’égard de l’Occident et de la CPI.

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