Les ministres des finances des 15 pays membres de la zone Franc se sont réunis, le 8 avril 2013 à Dakar, pour discuter de «l’intégration régionale» dans cet espace monétaire, confronté à une situation quasi inexistante des flux commerciaux intra-régionaux entre ces régions ayant le franc CFA, rattaché à l’euro, pour monnaie commune.
Les ministres des finances des pays membres de la zone Franc qui regroupent, outre la France et les Comores, quatorze pays d’Afrique de l’ouest et du centre, ont, pendant près de douze heures, échangé en présence du ministre français de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, sur les mécanismes pour tirer un meilleur profit des possibilités et opportunités offertes par la coopération monétaire, le renforcement des flux commerciaux intra régionaux et le rapprochement des systèmes financiers qui apparaissent indispensables.
«Le niveau du commerce intra-régional dans nos zones monétaires ne suit pas les tendances croissantes observées dans d’autres parties du monde. Le commerce communautaire dépasse à peine les 12% de la valeur du commerce global dans nos zones, d’où la nécessité d’intensifier les échanges entre pays membres de la zone franc», a souligné le Premier ministre sénégalais, Abdoul Mbaye, avant d’inviter les participants à cette réunion à lever les barrières qui persistent qu’elles soient tarifaires ou non. «Il faut aller vers une complémentarité de nos systèmes de production, développer les infrastructures communautaires et éviter de trop fortes disparités entre les politiques fiscales», a-t-il prôner.
La puissance coloniale compte, selon son ministre des Finances, imprimer une nouvelle vision dans ses relations avec l’Afrique. Et cela se traduira dans un avenir très proche par la refondation des relations économiques entre l’Afrique et la France. «La France et l’Afrique ont une histoire commune dans le passé et sont aussi des compagnons de route pour l’avenir», a déclaré Pierre Moscovici.
Toutefois, selon le communiqué final de cette rencontre de la capitale sénégalaise, les perspectives sont favorables dans l’ensemble des 15 pays membres de cette zone monétaire avec une accélération de la croissance et la poursuite de la consolidation budgétaire des États.
Au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui regroupe huit États membres, à savoir, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, la croissance a nettement rebondi passant de 0,6% en 2011 à 6% en 2012, sous l’effet de la forte reprise en Côte d’Ivoire, des résultats du secteur minier et de la bonne récolte agricole. Mais également pour la zone de l’Afrique centrale représentée par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) qui compte les six pays que sont le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad, avec un taux de 5,6% contre 4,6% en 2011, tirée par la vigueur du secteur non pétrolier.
Aux Comores, poursuit le communiqué, «la croissance s’est améliorée également pour atteindre 3% contre 2,6% en 2011, en raison de la forte activité du secteur des BTP (bâtiment et travaux publics) et une bonne campagne agricole».
Les participants, dont le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, et le ministre français de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, se sont réjouis du niveau soutenu de l’économie en 2012 dans la plupart des pays de la Zone franc. La prochaine réunion des ministres en charge de l’Economie, des Finances, du Développement et du Plan de la Zone franc va se tenir le 3 octobre prochain à Paris.