Près d’une semaine déjà que les Gabonais font face à de nombreuses difficultés pour leur approvisionnement en carburant et en gaz butane. Six jours que les réserves des stations-services se vident peu à peu, créant ainsi la suspicion et la crainte des consommateurs. Le pire : de l’aveu de certains responsables du secteur pétrolier, la situation pourrait perdurer.
De l’avis de Pierre Réténo Ndiaye, directeur général de la Société gabonaise de raffinage (Sogara), « il n’y a pas de pénurie ». La situation est occasionnée par un problème technique, lié essentiellement au transport des produits pétroliers. Celui-ci a déclaré au quotidien L’Union : « Nous avons constaté une nette croissance du marché en produits pétroliers. Malheureusement nous ne disposons que d’un seul bateau pour approvisionner Libreville. Nous avons aujourd’hui des contraintes techniques liées à la faible capacité de notre bateau. Aujourd’hui, le problème se trouve dans l’acheminement du produit vers Libreville ».
Ainsi, l’unique bateau qui ravitaille la capitale en produits pétroliers ne parvient à contenter la demande croissante du marché. Un marché dont les principaux consommateurs sont davantage les entreprises que les particuliers. En effet, des entreprises pour le moins énergivores comme les sociétés spécialisées en bâtiment et travaux publics (BTP), et notamment la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) engloutirait une quantité considérable de carburant (gas-oil). De ce fait, de nouvelles dispositions devraient très vite voir le jour dans le but de pallier le problème : les 6000 m3 de capacité du navire qui assure jusque-là la distribution des produits ne correspondraient plus qu’à trois jours de consommation domestique, contre six jours auparavant.
Dans cette optique, une réunion de crise devrait avoir lieu ce vendredi 12 avril pour trouver des palliatifs. Mais en attendant, le directeur général adjoint de la Société gabonaise d’entreposage de produits pétroliers (SGEPP), Hyacinthe Mamboundou Moundziegou, a annoncé que deux bateaux, l’un transportant du gaz butane et l’autre approvisionné en carburant devraient gagner la capitale sous peu. Pour lui, «avec cet approvisionnement, il n’y aura pas de problème de pénurie».
De son côté, la Sogara envisagerait de mettre sur le circuit un deuxième navire dans le but d’augmenter les quantités de produits à destination de Libreville, d’Owendo et de l’arrière-pays pour pallier le manque qui sévit depuis bientôt une semaine, et répondre ainsi à la demande croissante du marché. Pour l’heure, les Gabonais devraient faire preuve de beaucoup de patience, puisque la reprise normale de la distribution des produits pétroliers pourrait n’être effective que dans 7 ou 8 jours.