S’il y a nécessité de rechercher des voies et de moyens pour apporter toujours plus de sécurité aux usagers de la route au Gabon, en les protégeant particulièrement contre les excès, il est tout de même à noter que certaines solutions trouvées pour pallier au problème sont critiquables.
Au départ, la pause des plots a inspiré la confiance et la sécurité aux usagers de la route à Libreville, notamment sur les zones où les accidents étaient légions. C’est en effet en vue d’apporter plus de sécurité aux usagers que les routes refaites sont désormais marquées par des plots lumineux ou peints, en caoutchouc, en aluminium, en fer ou en béton.
A Libreville, notamment sur les voies express, des plots en béton ont été déposés de part et d’autre. S’ils semblent afficher une certaine efficacité, ils sont aujourd’hui source de nombreux malheurs pour les automobilistes et même pour les piétons qui doivent les escalader pour traverser les routes à certains endroits.
© Gabonreview/Steve Jordan
Seulement, ils sont la cause des accidents plus ou moins graves. Les dérapages qui, auparavant, se terminaient en de simples sorties de route, se transforment dorénavant en tonneaux qui enregistrent des blessés graves et des dégâts matériels importants. Ces éléments censés autoréguler la circulation et protéger les usagers sont finalement mal placés, et à certains endroits mal signalés. De ce fait, les voitures les heurtent régulièrement, notamment sur la voie dite express de Libreville.
On se demande alors, si les ingénieurs des travaux publics qui ont certainement étudié et entériné l’usage de ces éléments, ont été assez compétents pour relever ce que ces plots peuvent présenter comme danger et désagrément.
Si la colère des automobilistes est bien là mais latente, c’est parce que l’expérience a prouvé qu’on pouvait faire autrement. Les Chinois qui ont réalisé les travaux d’installation de la fibre optique à Libreville disposaient des plots pour se protéger des dangers de la route. Mais ceux-ci étaient en plastique remplis d’eau pour les alourdir et leur conférer le poids nécessaire à contrebalancer un choc sans faire des dégâts forts déplorables, sinon meurtriers. Car, le choc des automobiles sur ces rambardes de béton est bien souvent mortel pour les conducteurs et leurs passagers. Tout se passe comme si on n’avait pas pensé à la protection de la vie humaine et comme si, parce qu’une entreprise avait obtenu un marché, il fallait en disposer partout pour justifier une certaine facturation.
«On pensait que ces blocs de béton allaient faire quelque chose pour la protection des usagers de la route. Mais, c’est plutôt le contraire. Ils ont réduit la route et mettent les gens en danger. Imaginez que les riverains de certains quartiers doivent les sauter pour aller chez eux. Ce n’est pas normal. Et lorsque vous devez traverser où ils sont, vous êtes directement exposés sur la route. Il faut bien qu’on revoie cela», a déclaré un habitant du quartier Charbonnages.
Un autre qui explique un accident récemment enregistré sur ces plots au niveau de Plein-Ciel, relève que «le modèle chinois auraient été efficace». «J’ai vu qu’on barricade des lampadaires avec des plots en béton pour les protéger. Franchement, entre un poteau et un citoyen, qu’est-ce qui est plus important ? C’est vrai que l’Etat investit pour ces lampadaires, mais il faut protéger aussi les citoyens. On aurait pu placer autour de ces poteaux des plots contenant de l’eau. Cela moins de dégâts que ceux qu’on enregistre maintenant lorsqu’un automobiliste les percute», a-t-il fustigé.