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Ndong Sima s’explique

Raymond-Ndong-Sima-le-Premier-ministre-gabonais-1-348x190Après deux rendez-vous avec la presse avortés en septembre et décembre derniers, pour cause d’indisponibilité de quelques ministres sollicités à l’issue des voyages de presse du COCOM, Raymond Ndong Sima était bel et bien au rendez-vous de vendredi matin pour une conférence de presse qui a duré en tout, deux heures de temps et au cours de laquelle il n’a évité aucune question, faisant preuve d’assurance, de maîtrise et souvent de conviction même quand il s’est agi des égarements flagrants de ses ministres.
Cet exercice a révélé un Premier ministre nouveau et différent après sa prestation décriée du mois d’août dernier. Pour traiter lui-même les grands dossiers qui ont fait l’objet du jeu de questions-réponses à cette conférence de presse, Raymond Ndong Sima a bien montré qu’il sait parfaitement ce qui se fait par son gouvernement allant jusqu’à justifier des situations et des décisions dont il n’est pas toujours tenu informé. Et à propos desdits membres de ce gouvernement de « mission », Raymond Ndong Sima, répondant à une question sur le comportement de ces derniers, a dit que « dans la vie il y a des téméraires partout », mettant fin à toute forme de questionnements sur son équipe actuelle.
Pour l’essentiel, l’échange a quelque peu été rendu amorphe par le fait qu’il était simplement impossible de rebondir sur des arguments avancés à plusieurs moments des interventions du Premier ministre. Mais il reste que les grandes questions soulevées par la presse au fil des mois ont obtenu des réponses concrètes pour certaines et vagues pour d’autres.
La satisfaction vient de l’analyse que le Chef du Gouvernement a faite de la grève des enseignants membres notamment du SNEC, un syndicat qui semble avoir « un agenda caché » et qui fait penser qu’il ne s’agit pas là « d’une grève normale » puisqu’à l’avis de Raymond Ndong Sima « il n’y a pas un engagement que le gouvernement a pris et qui n’a pas été respecté ». Tout semble avoir été fait pour qu’au 10 avril, que le Premier ministre avait choisi comme date butoire, la situation dans les universités publiques soit revenue à la normale.
Pour le patron du gouvernement, le SNEC a tenu sa dernière assemblée générale (AG) sur la base d’aucun document, d’aucun procès-verbal qui aurait pu servir de référence aux enseignants pour pousser éventuellement ces derniers à rester dans leur position.
« Nous avons tout fait mais nous n’avons pas pu fixer dans un procès-verbal les décisions que nous avons prises ensemble à cause d’une coupure de courant. Je suis étonné de la réaction du SNEC », a-t-il indiqué, comme un aveu d’impuissance face à un syndicat qui s’est érigé en instrument « surpuissant » en prenant en otage la jeunesse estudiantine gabonaise.
Les agents de l’enseignement supérieur ont donc bénéficié de la régularisation de 1235 situations administratives et 3.790.000.000 F CFA ont été versés pour le financement de l’îlot d’Angondjè.
Le Premier ministre a également répondu aux questions relatives aux situations administratives et financières et indiqué que pour les 4800 dossiers retenus lors de la commission d’attribution de postes budgétaires d’avril et mai 2012, il faut attendre que l’opération de départs volontaires soit terminée pour voir si éventuellement des postes se libèrent. Reste à savoir pourquoi avoir effectué un tel recrutement si le gouvernement savait qu’il n’y avait pas de poste d’affectation disponible. Pour ce qui est des rappels, ce sont entre 180 et 230.000.000.000 F CFA qui doivent être mobilisés entre le troisième et le quatrième trimestre de cette année pour payer définitivement lesdits rappels à tous les bénéficiaires et ayants-droits.
Mais pour cette conférence il y a eu évidemment des insatisfactions pour la presse. Raymond Ndong Sima a tenté de défendre son Ministre de l’intérieur, coupable d’avoir refusé à l’Association de Lutte contre les Crimes Rituels (ALCCR), l’autorisation de marcher pacifiquement contre un phénomène qui a le don de semer la peur dans les familles gabonaises.
« Le gouvernement est farouchement déterminé à combattre les crimes de sang », a-t-il déclaré. Mais il reste convaincu qu’il n’est pas nécessaire de s’attaquer à ces crimes dits rituels dont seraient responsables les hommes et femme politiques puisque la loi ne reconnaît pas le crime rituel.
Il a également défendu l’honneur de ses ministres qui, à sa connaissance, « ne sont soumis à une aucune enquête ». Les ministres du gouvernement n’auraient donc rien à se reprocher face aux accusations de crimes économiques.
Insatisfaction également à la suite des questions relatives à la biométrie. Le Premier ministre a indiqué qu’il avait saisi la Cour Constitutionnelle pour un éventuel report des élections pour mieux préparer cette échéance.
Pour terminer, Raymond Ndong Sima a démenti l’information selon laquelle il aurait donné des coups à l’actuel Administrateur Directeur général. Il y a bien eu une explication entre les deux hommes sur la qualité du traitement de l’information relative à une séance de travail avec l’opposition sur la biométrie. Il a regretté une nouvelle fois le laxisme ou la partialité avec laquelle Gabon Télévision avait eu à traiter cette information.
Raymond Ndong Sima a donc été plus à la hauteur que lors de ces dernières apparitions devant la presse. Et désormais, il est attendu sur bien d’autres dossiers.

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