Une commerçante de nationalité béninoise, Mme Raimatou Agbéti a été condamnée, lundi à Port-Gentil au cours d’une audience de la Cour criminelle dans l’Ogooué-Maritime, à deux ans de prison pour maltraitance d’enfants.
Le Ministère Public, représenté par le procureur de la République, Eugène Simanga Landy a indiqué dans ses réquisitions que ‘’l’infraction est nouvelle et c’est la première fois que la Cour se plie à celle-ci, c’est un procès culturel, certaines pratiques sont similaires à la traite des noirs et à l’exploitation de l’homme’’, estimant que ‘’ces comportements avilissants s’arrêtent’’.
Mme Agbeté est poursuivie par le Ministère public pour trafic et mauvais traitement d’enfants depuis le 24 Mai 2012 et il lui est reproché d’avoir utilisé deux enfants (filles) Naratou et Maryam dans la vente de l’eau glacée et de la glace dans la ville de Port-Gentil. Des actes que la Loi interdit au Gabon parce que l’école est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans.
Pour le Ministère public ‘’les faits sont établis, il faut prendre une décision qui va marquer et qui va mettre un frein à ces pratiques’’, déclarant ‘’Mme Raimatou Agbéti coupable de trafic et mauvais traitement d’enfants et la condamne à 15 ans d’emprisonnement, 5 Millions de FCFA d’amende et astreinte à une interdiction de séjour au Gabon de 10 ans’’.
S’adressant aux assesseurs, l’avocat de Mme Agbéti, Maitre d’Almeida a indiqué que ‘’la justice est humaine et juste’’, faisant plusieurs observations concernant le procès-verbal qui a été fait à la hâte’’.
Le justifiant par ‘’la non mise en place d’une commission rogatoire pour vérifier certains faits’’, Maitre d’Almeida a demandé, de ce fait, ‘’la nullité de ce procès-verbal à cause du préjudice causé à sa cliente’’.
‘’Sa cliente n’avait pas l’intention d’exploiter abusivement ces enfants-là, elle a demandé de ramener cette affaire à des justes proportions et de rectifier l’acte (art 43 du Code Pénal)’’, a expliqué Maitre d’Almeida.
Plaidant pour des larges circonstances atténuantes, la défense a sollicité que ’’Mme Agbéti bénéficie du sursis et de ramener l’amende à de juste proportion’’, estimant qu’il ‘’n’y a pas lieu d’appliquer l’interdiction de séjour’’.
L’accusé, Mme Agbéti a plaidé coupable et demandé pardon à la Cour.
En rendant son verdict, la Cour a retenu les actes de maltraitances selon l’art 272 du Code Pénal et a reconnu par ses motifs, Mme Agbéti coupable de maltraitance d’enfants. La Cour l’a jugé non coupable de trafic d’enfants. Elle a été condamnée à 2 ans d’emprisonnement assortis d’une amende de 500.000 FCFA.