Le Directeur général de la Minière de Mabounié (Maboumine), Arthur Nganié, a présenté ce projet au nouveau gouverneur de la province du Moyen-Ogooué (centre), Léonard Diderot Moutsinga Kébila, lundi à Lambaréné.
La société Maboumine, issue de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) qui exploite le manganèse à Moanda dans le sud est du Gabon lancera en 2015 une usine-pilote en vue de l’exploitation à Mabounié (40 km au sud-est de Lambaréné) d’un gisement important comprenant du niobium, des terres rares, du tantale, de l’uranium et du phosphate.
« Nous sommes venus rencontrer le nouveau gouverneur de la province pour lui expliquer un peu le projet Mabounié, qui est un projet porteur, prometteur pour la province et pour le Gabon. Et donc, il nous était difficile de ne pas lui présenter ce projet. Nous sommes venus lui dire le bien-fondé et l’avenir de ce projet au niveau de la province, et ce qu’on pouvait attendre des autorités locales pour nous accompagner dans ledit projet », a déclaré M. Nganié, qui était accompagné notamment de son adjoint, Philippe Fievez.
« Nous ne sommes pas encore à l’exploitation, mais en phase d’exploration. Et aujourd’hui, nous avons sur le site 70 personnes qui travaillent déjà sur le site. Ce niveau va baisser, parce que nous avons des campagnes de sondages importantes », a-t-il ajouté, confirmant la construction à l’horizon 2015 d’une usine-pilote sur le site. Laquelle emploiera 150 à 200 personnes de haut niveau.
« Aujourd’hui, on peut dire que l’exploitation sera d’au moins 20-25 ans sur une partie des quatre métaux mais avec le reste du gisement nous osons espérer pouvoir aller jusqu’à 50 ans », avait commenté il y a quelque temps, le Directeur général de Maboumine. Le projet Mabounié n’est pas nouveau car, il date de 1986. La société Maboumine, filiale de COMILOG, détient le permis de recherche minière du gisement de Mabounié.
De nombreux travaux ont été réalisés sur le terrain, à savoir les sondages de reconnaissance, le prélèvement d’échantillons et des études de procédés Le groupe français ERAMET, dont la Comilog est la filiale gabonaise, travaille à la mise au point d’un procédé hydro métallurgique spécifique pour valoriser au mieux ces ressources.
En 2008-2011, la part de Comilog a augmenté à 60%. Le gisement est étudié pour l’ensemble des ressources (niobium, terres rares, uranium, tantale et phosphate) et en même temps, une nouvelle voie, l’hydrométallurgie, est explorée par Eramet en vue de valoriser les métaux. Et depuis 2011, une centaine de personnes travaillent dans les laboratoires pour finaliser le procédé et une équipe d’une vingtaine de personnes est aujourd’hui dédiée au projet. Alors que le gisement se trouve dans des pyrochlores qui sont difficiles à traiter.
Un planning ambitieux pour l’industrialisation par étape du procédé innovant est mis en place par la recherche en laboratoire (identification des voies pertinentes, essais en batch et définition du procédé). Ce qui nécessite la construction et l’exploitation d’une usine-pilote, la formation du personnel et une enquête complémentaire auprès des populations, en vue d’avoir une bonne connaissance de celles-ci et de leur mode de vie.
Aussi, des contacts réguliers sont-ils indispensables avec les autorités locales notamment, pour information sur l’avancement du projet et des échanges sur d’autres sujets particuliers.
C’est dans ce cadre que le gouverneur Moutsinga Kébila a assuré ses hôtes de la disponibilité des autorités locales à les accompagner dans ce projet tant prometteur pour le Gabon d’une manière générale. Aussi, les a-t-il exhortés à la protection de l’environnement et à prendre en compte les intérêts de la population locale dans leur plan d’actions, en vue de coller à la politique de l’’’Emergence du Gabon’’ prônée par le président de la République, Ali Bongo Ondimba.