Déplorant la participation de Sylvia Bongo à la marche du 11 mai 2013 contre les crimes dits rituels et la reconnaissance de ce phénomène par Ali Bongo, perçus comme de la récupération politique, les Anonymous, célèbres cyber-terroristes ou cyber-militants qui font trembler l’Internet mondial, se sont engagés à élargir leur champ d’action au Gabon en y incluant la transparence financière.
Après avoir lancé, le 13 Avril de cette année, une l’opération Gabon («OpGabon») visant à sensibiliser l’opinion publique internationale sur les crimes dit rituels et interpeller le gouvernement gabonais pour qu’il s’attaque rapidement à ce problème, les membres d’Anonymous pensent que leur campagne, essentiellement organisée sur les réseaux sociaux où ils invitent les internautes à utiliser les mots clés #OpGabon ou #SOSGabon pour dénoncer ces crimes horribles et réclamer justice pour les victimes, a poussé les autorités gabonaises à réagir.
Utilisant en effet un pastebin (https://pastebin.com/1WxjvH8A), l’application web qui permet à n’importe qui de mettre en ligne des textes tout en gardant l’anonymat, les Anonymous ont fait remarquer, ce 9 mai, que «Ali Bongo a changé son message et reconnaît maintenant l’existence de crimes rituels qu’il niait avec son gouvernement il y a encore juste un mois. Son épouse, Sylvia Bongo, est tout d’un coup devenue une «activiste» contre les crimes rituels, profitant de la dynamique créée par la sensibilisation sans précédent d’«Anonymous» pour tenter de redorer l’image ternie du régime Bongo. Elle a tenté de récupérer la marche [du 11 mai – ndlr] pour sa propre propagande.»
Le pastebin indique que les mêmes personnes qui ont refusé la tenue de la marche du 13 avril dernier, sont connues pour être une partie du problème. «Les politiciens sont les sponsors bien connus de ces crimes. C’est la principale raison pour laquelle les groupes de femmes, les membres de la société civile et les jeunes musiciens vont organiser leur propre marche en dehors de celle que Sylvia Bongo a récupéré», annoncent les Anonymous qui martèlent leur engagement dans la lutte contre les assassinats barbares au Gabon. «Nous n’aurons pas de repos jusqu’à ce qu’une action judiciaire soit engagée contre les crimes rituels d’enfants au Gabon. Nous exigeons que les criminels et leurs commanditaires soient poursuivis, y compris les suceurs de sang puissants et les mangeurs de cœur qui sont aussi des politiciens», ont-ils rassuré avant de dévoiler leur prochain axe de combat au Gabon.
Comme qui dirait, entre la vie et l’argent, il n’y a qu’un dénominateur commun : l’homme. Raison pour laquelle, les «tyrans du monde», comme aiment également se qualifier les Anonymous, ont pris la décision de mettre hors d’état de nuire toutes les personnes qui ternissent, sans remord, l’image du Gabon, à travers la pratique du crime rituel, mais aussi par le biais des détournements des deniers publics, de la corruption et de l’enrichissement illicite.
«OpGabon s’est concentrée sur des crimes rituels, mais cela ne signifie pas qu’Anonymous n’est pas au courant de la corruption et de l’immoralité du régime Bongo. Nous sommes prêts à élargir notre combat contre le régime Bongo pour inclure la transparence financière si nous pensons qu’elle devient nécessaire», indiquent les cybers terroristes.
Leur message qui invite également à signer une pétition sur Avaaz, indique que le jour de la toute prochaine marche contre les crimes rituels, le 11 mai, «est l’anniversaire de la mort de Bob Marley. En son honneur, et en l’honneur des victimes des crimes rituels, le peuple du Gabon sera Get Up, Stand Up [titre d’une chanson de Bob Marley -ndlr] contre les crimes rituels. Les militants seront soutenus par de jeunes musiciens locaux engagés tels que Meyaa Staff, Encha’a, Don Fiesta, Keurtyce E. et Mama Sénateur.»