En vue de clarifier certaines choses qui se disent ici et là par rapport à sa décision de participer, aux côtés des associations de lutte contre les crimes dits rituels et des communautés religieuses du Gabon, à la marche prévue le 11 mai 2013, la première dame, Sylvia Bongo Ondimba, a rédigé un libre propos, ci-après publié in extenso, visant à justifier «pourquoi elle marchera contre les crimes rituels».
«Le samedi 11 mai se tiendra la marche contre les crimes rituels organisée par l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR) et les communautés religieuses du Gabon. Comme d’autres compatriotes, j’ai choisi d’agir et de prendre part à cette marche. Cet engagement est personnel, libre et sincère.
Pourquoi je marche contre les crimes rituels ?
Parce qu’en tant qu’être humain, je ne peux rester insensible à ces atrocités, à la douleur qu’elles engendrent, au désarroi des familles, à ce sentiment d’impuissance et d’injustice qui les habite et laisse des traces indélébiles. Ces actes sont humainement inacceptables et nous interpellent tous. Il est de notre devoir de préserver la dignité humaine.
Pourquoi je marche contre les crimes rituels ?
Parce qu’au delà de la femme, de la mère, de l’épouse, de la sœur… de l’être humain, je suis une citoyenne qui a des exigences et des rêves pour son pays.
La pratique des crimes rituels plonge notre société dans un climat de peur et d’insécurité. Elle nous marginalise par sa remise en cause de l’article 3 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme qui stipule que : «Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne». Elle nous renvoie à des pratiques obscures, obsolètes, à des croyances irrationnelles qui constituent autant d’entraves à la naissance d’un Etat moderne et solidaire, qui valorise ses hommes et assure leur épanouissement.
Voilà les raisons pour lesquelles je marche contre les crimes rituels.
L’Etat doit assurer pleinement ses missions régaliennes de sécurité, de justice et d’équité. Face aux crimes rituels, je ne peux, nous ne pouvons tolérer l’impunité. Il faut donner à la Justice les moyens de jouer pleinement son rôle, dans le strict respect du principe de l’Egalité : quels que soient notre race, sexe, niveau social ou religion, que nous soyons tous égaux face à la Loi.
Le 11 mai, je marcherai pour et avec les familles des victimes, parce que je veux exprimer ma révolte, ma compassion et ma solidarité. Je marcherai, parce que je veux pouvoir être en parfaite adéquation avec mes convictions personnelles et les valeurs morales et sociétales auxquelles j’adhère.
Notre combat contre ce fléau, nous le menons pour les générations futures, sans considération politique, ni ethnique. En luttant aujourd’hui contre les crimes rituels et d’autres maux qui touchent notre société, nous nous assurons de léguer à nos enfants une société plus juste, plus solidaire et plus responsable.»