Inoccupée depuis un peu plus de deux ans, la résidence de l’ambassadeur du Gabon au Canada, qui figure parmi les 10 maisons les plus chères d’Ottawa, continue pourtant de coûter de l’argent à l’Etat gabonais. Beaucoup d’argent ! On parle aujourd’hui de plusieurs milliards de francs CFA issus de diverses taxes dont le gouvernement devrait s’acquitter pour ne pas entacher les relations entres les deux pays.
Selon le journal canadien Ottawa Citizen, la résidence de l’Ambassadeur du Gabon au Canada fait face à un grand besoin de réfection et serait à ce jour inoccupée. A défaut de la vendre ou de la confier à un autre propriétaire, l’Etat gabonais est sommé de payer. En effet, de type ancien, très chic mais mal entretenue, la résidence du centre-ville de Rockcliff Park croulerait sous le poids de l’âge et de nombreuses taxes. Selon la dernière évaluation, basée sur le mode de calcul des taxes foncières, cette villa vaudrait 4 millions de dollars canadiens, soit plus de 2 milliards de francs CFA. Bien que les résidences des ambassadeurs soient exonérées d’impôt foncier, il n’en demeure pas moins que l’Etat gabonais est tenu de s’acquitter de la taxe foncière jusqu’à l’occupation de la demeure officielle par un diplomate gabonais.
Aussi, il apparaît que le Gabon n’a pas de représentant officiel en poste depuis deux ans. En effet, le dernier Ambassadeur que le Gabon ait eu au Canada, William Anguilé, actuel ambassadeur du Gabon en Ethiopie, aurait quitté précipitamment le Canada en 2011 sans attendre d’être remplacé sur place. Un porte-parole de l’ambassade aurait pourtant confié au journal Ottawa Citizen que les travaux de réfection de la résidence devraient démarrer dans peu de temps, voire dans les mois à venir. Mais selon le journal, ce projet a déjà été annoncé depuis plusieurs années.
Pour Ottawa Citizen, la réfection ne débutera pas de si tôt dans la mesure où aucun des deux derniers ambassadeurs gabonais n’a pu trouver de financement pour entreprendre les travaux de réfection de cette somptueuse résidence vieillie et qui fuirait de partout, selon certaines sources contactées par le journal canadien.
Ainsi, fuyant cet état de délabrement avancé, l’un des anciens résidents aurait tout bonnement décidé d’établir résidence au 4 Rang Road, dans les bureaux administratifs de la représentation diplomatique, prenant de ce fait le risque de faire peser sur l’Etat gabonais les différentes dépenses inhérentes au payement des taxes foncières auxquelles doit s’acquitter tout résident selon le standing des locaux qu’il occupe, une note qui risque de s’élever d’autant plus que les bureaux administratifs se sont changés comme par enchantement en une résidence. De plus, pour cause de résidence vide, le Gabon devra payer une sorte d’amende qui s’élèverait à plusieurs milliers de dollars canadiens.