Le gouvernement gabonais s’apprête à lancer son Plan d’action national de lutte contre l’exploitation forestière illégale. Cette stratégie, initiée par le ministère des Eaux et Forêts, vise à mettre un terme à un phénomène qui constitue une sérieuse menace pour la forêt gabonaise qui couvre plus de 85% du territoire national.
Conformément aux décisions du Conseil des ministres du 2 mai 2013, le ministère des Eaux et Forêts lancera, le 15 juin prochain, le Plan d’action national de lutte contre l’exploitation forestière illégale. Cette opération sera précédée par la tenue à Libreville de deux ateliers destinés à présenter le Plan national de lutte contre l’exploitation forestière illégale dans les provinces du Woleu-Ntem (nord) et de l’Ogooué-Ivindo (nord-est).
La détermination des autorités locales à doter le pays d’une procédure efficace de lutte contre l’exploitation forestière illégale fait suite à la recrudescence de ce phénomène depuis l’entrée en vigueur de la mesure gouvernementale interdisant l’exportation du bois en grume, en vigueur depuis le 15 mai 2010. Elle se justifie également par le souhait du Gabon de jouer un rôle central dans la préservation de la forêt du bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète, après la forêt amazonienne.
L’exploitation forestière illégale est responsable des dommages écologiques importants dans les pays en voie de développement et appauvrit les communautés rurales qui dépendent des forêts pour leur survie. Ils coûtent également aux gouvernements de ces pays approximativement 10 à 15 milliards d’euros par an en pertes de revenus.
Le massif forestier gabonais, d’une superficie de 200 000 km², recouvre 85 % du territoire national, soit environ 22 millions d’hectares. On y dénombre plus de 60 essences commercialisables sur les 400 espèces répertoriées. Le pays dispose d’un potentiel forestier de 2,6 milliards de m³, dont 130 millions de m³ en bois d’Okoumé et 400 millions de m³ en bois divers. L’accroissement de la forêt se fait au rythme de 3,5 millions de m³/an.
Seule la zone côtière a fait l’objet d’une exploitation intensive depuis le début du XXe siècle. Avec un taux de coupe inférieur à 1%, un peu plus de 40% du domaine forestier reste encore primaire. Il compte 3 millions d’hectares de forêts sous aménagement durable sur les 12 millions actuellement exploités. Mais depuis plusieurs années, la politique forestière est orientée vers l’exploitation durable des massifs forestiers, la conservation de la biodiversité et l’industrialisation de la filière bois.