Yann Guignon, un français vivant au Gabon depuis cinq ans, a découvert l’Iboga en 2004 lors d’une initiation qui l’a aidé à sortir de sérieux tourments sociaux et existentiels. Aujourd’hui, privé de la garde de ses enfants pour avoir consommé rituellement, en dehors de la France, cette plante dont les bienfaits sont reconnus par plus de 200 pays dans le monde, il apparaît comme une sorte d’apatride, un mal aimé victime des peurs de l’Occident.
Alors qu’il se présente lui-même comme un «militant actif pour une utilisation éthique, durable et sécurisée de l’Iboga, s’appuyant, dans le respect des cultures, aussi bien sur les connaissances scientifiques que sur les savoirs traditionnels», Yann Guignon est aujourd’hui perçu dans son pays d’origine comme un «drogué», incapable d’assurer l’éducation de ses propres enfants. Dans ce contexte, la garde de ceux-ci lui a simplement été retirée. Ce qui le pousse désormais à se demander si la France, pays des Lumières, aurait perdu la raison et se serait elle-même laissée intoxiquer par ses propres croyances et des connaissances erronées sur cette plante utilisée dans la tradition «bwitiste» depuis des milliers d’années sur le continent africain et au Gabon en l’occurrence.
Ainsi, condamné par le tribunal de Versailles à céder la garde de ses enfants, Yann, accusé en outre de propagande, a tenu à faire savoir aux autorités françaises que l’Iboga n’est pas la plante «hallucinogène» et encore moins le «stupéfiant» qu’elles disent être. La plante l’a aidé à sortir de la tendance autodestructrice dans laquelle il avait plongé, il y a de nombreuses années, du fait d’une enfance perturbée par des problèmes parentaux. Au détour d’une circonstance, l’Iboga lui aurait été conseillé et faisant sien le pari de s’en sortir par le biais d’une cure à base des racines de cette plante que nombre de scientifiques respectent pour ses vertus, il aurait décidé de se faire initier, et par la suite d’entreprendre des recherches sur cette plante.
Neuf ans après sa rencontre avec l’Iboga, Yann n’a plus jamais connu de troubles physiques et psychologiques comme celles dont il était victime dans son adolescence. Aussi, loin de toute substance illicite et prohibée, l’homme dit n’avoir jamais été sujet à un quelconque acte de violence, mais surtout de n’avoir jamais maltraité ses enfants, ni physiquement ni psychologiquement. «D’ailleurs la justice et sa famille n’en a rien relevé», lance-t-il.
Alors que reproche-t-on à cet homme qui a pris conscience de la nécessité de guérir de ses blessures, de ne pas répéter les schémas familiaux, de se libérer de ses préjugés «occidentaux» et d’aimer ses semblables en leur conseillant ce qu’il y a de mieux pour eux ? Enfin, que reproche réellement la France à l’Iboga ? Qu’à cela ne tienne, des scientifiques et médecins du monde reconnaissent l’utilité de l’Iboga qu’ils considèrent comme «une plante médicinale unique dans le sevrage des dépendances (alcool, tabac, drogues, dépendances psychologiques)». Dans certains pays comme le Canada, l’Allemagne, en Israël ou la Suède et bien d’autres, des hôpitaux et des centres de soins soignent avec l’Iboga.