Crime rituel, éducation, habitat… tout y est passé. Le ministre de l’Education nationale, Séraphin Moundounga, de passage à la «Maison Rawiri» pour un débat organisé par Gabon Télévision, s’est exprimé sur les sujets brûlants du moment, donnant son avis sur tout et titillant au passage les acteurs de la société civile absents à ce qui est apparu pour la chaine comme «un grand moment de télé».
Invité à un débat télévisé animé par le directeur de Gabon Télévision, David Ella Mintsa, le ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et technique et de la Formation professionnelle, chargé de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Séraphin Moundounga, ne s’est pas fait prier pour donner son avis sur les différents sujets d’actualité qui nourrissent les conversations des Gabonais ces derniers moments. Durant cette émission à laquelle prenaient également part à cette émission, Etienne Massard Makaga, conseiller spécial du chef de l’Etat, intervenant au compte de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), Christiane Leckat, ministre déléguée auprès du ministre de la promotion des investissements, des infrastructures, chargé de l’Habitat, et Fridolin Mvé Messa, représentant des syndicats de l’Education, le ministre de l’Education nationale tenait à apporter une réponse à l’émission les «Observateurs» de France 24 sur les aspects jamais montrés de l’Université Omar Bongo (UOB).
Sur ce débat sans réelle contradiction, portant sur «l’éducation et l’habitat» et diffusé dans la nuit du 12 au 13 mai, Séraphin Moundounga a donc tenu à apporter des rectifications par rapport aux images diffusées par France 24 sur l’état de délabrement des sanitaires du campus universitaires, de l’obsolescence des livres de la bibliothèque universitaire et de l’état d’insalubrité dans lequel se trouve l’UOB. Prétextant que les images diffusées dataient de trois ans, le ministre a relevé que la situation avait bien changé sur le campus. Aussi, en a-t-il profité pour dire son mécontentement sur «la violation des franchises universitaires» de la part des journalistes de France 24 qui auraient investit les bureaux du recteur de l’UOB sans permission.
Interrogé sur la question des exclus du baccalauréat, Moundounga a soutenu qu’il ne reviendra pas sur sa décision, estimant avoir été indulgent après des aveux de la part des fraudeurs. Ceux d’entre eux qui avaient écopé de cinq années d’interdiction à participer au bac ont été épargnés.
Enfin, si Moundounga a également répondu aux questions en rapport avec l’Habitat, ce n’est pas que Christiane Leckat n’eut rien à dire. En effet, la ministre déléguée à l’Habitat a semblé avoir besoin d’aide et le Docteur, dans son meilleur jour, est venu à la rescousse de sa collègue pour défendre le projet du président de la République et annoncer la deuxième vague de construction des 5000 prochains logements quand les Gabonais attendent encore les premières livraisons.
Après plus d’une heure d’un débat qui n’en a pas été un, plusieurs questions sont pourtant restées sans réponse. L’absence des principaux acteurs de la société civile gabonaise a ainsi pesé lourd sur la qualité de l’émission, d’autant plus que le seul syndicaliste présent sur le plateau semblait ne pas avoir grand chose à dire face à la verve du ministre de l’Education nationale. En effet, Marc Ona Essangui et Georges Mpaga, invités au débat, n’ont pas souhaité y prendre part ni même se faire représenter pour des raisons inconnues jusqu’à ce jour. Le ministre Moundounga qui les a ironiquement invités à rejoindre le Parti démocratique gabonais (PDG) a exprimé sa déception face à cette absence qui, selon lui aurait apporté plus de lumière au débat et aurait servi de tribune aux deux absents.